Le Président congolais Félix Tshisekedi a lancé, ce jeudi, un appel solennel à son homologue rwandais Paul Kagame, depuis la tribune du Global Gateway Forum à Bruxelles. Objectif : mettre fin aux violences persistantes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie aux conflits depuis plus de trois décennies.
« Nous sommes les seuls à pouvoir arrêter cette guerre », a déclaré le chef de l’État congolais, en référence au conflit opposant les forces armées de la RDC au mouvement rebelle M23, accusé d’être soutenu par Kigali. Tshisekedi a appelé à « faire la paix des braves », soulignant sa volonté de tourner la page des affrontements, tout en posant une condition claire : le Rwanda doit ordonner au M23 de cesser les hostilités.
Depuis janvier, le groupe rebelle a pris le contrôle de Goma et Bukavu, aggravant une crise humanitaire déjà critique dans l’est du pays.
Présent également à Bruxelles, Paul Kagame n’a pas répondu directement à l’appel. Le président rwandais s’est contenté d’évoquer une « énergie positive » autour des affaires, des investissements et de la paix, sans mentionner ni le M23 ni la situation sécuritaire actuelle.
Dans un geste perçu comme diplomatique, Félix Tshisekedi a annoncé la suspension temporaire de son plaidoyer pour des sanctions internationales contre le Rwanda, en attendant une réponse concrète de Kigali. Une manière, selon ses proches, d’ouvrir un espace de dialogue tout en maintenant la pression.
L’est de la RDC demeure un foyer de tension majeur depuis plusieurs décennies. Le M23, un groupe armé à dominante tutsie, est accusé par Kinshasa et l’ONU d’être appuyé par le Rwanda , ce que Kigali dément. Malgré les accords de paix successifs, les combats ont repris avec intensité en 2025, rendant incertain tout espoir de stabilité durable.
B.B