Les décrets de radiation ont été signés par le président de la Transition, le général Assimi Goïta, le 7 octobre 2025, puis confirmés par le ministre de la Défense, Sadio Camara, le 8 octobre. Les documents officiels, publiés dans le Journal officiel, actent la radiation disciplinaire de 11 militaires, issus de plusieurs unités.
Deux figures de l’armée mises à l’écart
Parmi les officiers sanctionnés figurent deux généraux de brigade radiés par décrets n°2025-0680 et n°2025-0681. Il s’agit du Général de brigade: Abass Dembélé, de l’Armée de Terre, ancien gouverneur de Mopti et ex-commandant militaire à Tombouctou et le Général Néma Sagara, de l’Armée de l’air, première femme à atteindre ce grade au Mali, connue pour sa participation à des missions internationales au Liberia et en Côte d’Ivoire.
Des sanctions sans détails publics
Six lieutenants-colonels, trois capitaines et un sous-officier sont également concernés, selon l’arrêté ministériel n°2025-4620/MDAC-SG. Les décisions, prises après des conseils d’enquête tenus entre le 30 septembre et le 6 octobre, sont qualifiées de “disciplinaires”. Aucune information officielle n’a été fournie sur les faits reprochés.
En toile de fond : un complot présumé
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une affaire sensible. En août dernier, les autorités maliennes ont affirmé avoir déjoué un complot au sein des forces armées. Plusieurs des militaires radiés auraient été arrêtés dans cette affaire.
Un Français arrêté, Paris dément
L’affaire prend une tournure diplomatique. Yann Vezilier, ressortissant français et officier mécanicien de l’armée de l’air, affecté à l’ambassade de France à Bamako, a également été arrêté. Bamako l’accuse d’être un agent de renseignement opérant sous couverture diplomatique. La France rejette fermement ces accusations, affirmant que Vezilier est un coopérant technique bénéficiant de l’immunité diplomatique, comme le prévoit la Convention de Vienne.
Un climat de tension sécuritaire
Le gouvernement malien affirme que “la situation est totalement sous contrôle” et que les enquêtes judiciaires se poursuivent. Depuis le coup d’État militaire d’août 2020, le pays est dirigé par une junte confrontée à une insécurité persistante, notamment due à l’activité des groupes djihadistes dans le nord et le centre du Mali. En janvier 2025, le président Goïta avait averti contre toute tentative de déstabilisation du pays et de la Confédération des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger.