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« L’Afrique reste la seule région du monde encore fortement dépendante du fioul pour produire son électricité »

Abdoul Khadre Coulibaly de Abdoul Khadre Coulibaly
29 septembre 2025
dans Afrique, Économie, Sénégal
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Mbaye HADJ, ingénieur en génie électrique et spécialiste des ressources énergétiques

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L’ingénieur en génie électrique et spécialiste des ressources énergétiques, Mbaye HADJ, dresse un état des lieux sans complaisance de la politique énergétique sénégalaise et, plus largement, africaine. Selon lui, le continent reste « la seule région du monde encore fortement dépendante du fioul », une situation qui freine la transition vers un mix plus durable. Entre opportunités offertes par le gaz naturel, potentiel solaire inexploité et nécessité d’un cadre législatif adapté, il plaide pour une approche pragmatique alliant énergies fossiles et renouvelables afin de garantir une électricité accessible et compétitive. Dans un entretien exclusif accordé à lesnouvellesdafrique, le spécialiste en génie électrique appelle à briser les « limites artificielles » entre fossiles et renouvelables.

« Seulement 30 % de mix énergétique en Afrique subsaharienne »

LNA : Comment évaluez-vous aujourd’hui la politique énergétique du Sénégal et l’état actuel du mix énergétique ?

Mbaye HADJ : La politique énergétique du Sénégal reflète celle de nombreux pays d’Afrique subsaharienne : elle repose encore largement sur le fioul, qui représente près de 70 % du parc de production électrique, dont plus de 40 % est détenu par des producteurs indépendants (IPP). Les énergies renouvelables constituent environ 30 % du mix, réparties entre le solaire (12 %), l’éolien (11 %) et l’hydroélectricité (7 %).
L’Afrique reste malheureusement la seule région du monde encore fortement dépendante du fioul pour produire son électricité, alors que les autres continents s’appuient davantage sur le charbon, le gaz, le nucléaire, ainsi que sur les énergies renouvelables, en particulier l’hydroélectrique. Le solaire et l’éolien, quant à eux, gagnent progressivement du terrain grâce à leurs performances croissantes et à leur caractère écologique.

LNA : Les autorités sénégalaises misent sur la stratégie « gas to power » pour la contribution à la transition énergétique. Quel regard jetez-vous sur une telle stratégie à l’état actuel ?

Mbaye HADJ : La stratégie « Gas to Power », pensée pour remplacer le fioul, est un excellent concept à condition d’être correctement maîtrisée. Toutefois, des zones d’ombre subsistent et appellent des éclaircissements de la part du ministre de l’Énergie. En effet, cette conversion repose encore sur du gaz importé, le Sénégal n’ayant pas encore exploité ses propres réserves. Le projet dépend en grande partie du gisement de Yakaar, qui reste à développer. Une communication claire du ministre est donc attendue pour préciser la réalité et les perspectives du « Gas to Power.

« L’enjeu est d’adopter une approche pragmatique et altruiste, en tirant parti du gaz »

LNA : Comment concilier l’exploitation pétro-gazière avec l’ambition d’une énergie plus propre ?

Mbaye HADJ : Au Sénégal, nous avons la chance de disposer du gaz, une énergie de transition reconnue pour son faible niveau de pollution comparé au charbon. L’essentiel pour notre pays est de ne pas s’imposer de limites artificielles. Notre véritable boussole doit rester la stratégie de développement, qui exige une énergie à la fois disponible et accessible en termes de coûts.
Il devient donc crucial de redéfinir nos priorités afin de déterminer le mix énergétique le plus adapté, sans opposer énergies fossiles et renouvelables. L’enjeu est d’adopter une approche pragmatique et altruiste, en tirant parti du gaz (énergie de transition bas carbone) tout en valorisant nos ressources renouvelables dans un environnement mondial en pleine mutation.

« La question du stockage demeure un défi majeur pour accompagner le développement de ces énergies intermittentes »

LNA : Quels sont, selon vous, les principaux défis qui freinent le développement massif des énergies renouvelables dans notre pays ?

Mbaye HADJ : Le Sénégal bénéficie d’un excellent potentiel solaire, et dans une certaine mesure, éolien. Il est donc nécessaire de faire évoluer le cadre législatif afin de favoriser un déploiement massif du solaire résidentiel jusqu’à l’injection de kWh dans le réseau national par la revente, un segment qui dispose encore d’un énorme potentiel inexploité.
Concernant les grandes centrales solaires au sol, leur implantation ne devrait pas se faire au détriment des terres cultivables. Contrairement au Mali ou à l’Algérie, qui disposent de vastes étendues désertiques, le Sénégal ne peut se permettre de sacrifier ses surfaces agricoles.
Par ailleurs, la question du stockage demeure un défi majeur pour accompagner le développement de ces énergies intermittentes.

LNA : Quelle est réellement la place des énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité ?

Mbaye HADJ : Les énergies renouvelables peuvent jouer un rôle majeur dans la production nationale, à condition d’en comprendre à la fois les enjeux et les contraintes liées à leur caractère intermittent. Comme je l’ai souligné plus haut, il ne faut pas s’imposer de limites artificielles dans notre marche vers le développement.
La part des énergies renouvelables dans notre mix dépendra de plusieurs paramètres : notre ambition industrielle, nos capacités en ressources fossiles et renouvelables, mais aussi les contraintes techniques propres à chaque forme d’énergie. Il sera donc nécessaire de procéder à un arbitrage basé sur des critères techniques plutôt que politiques, afin de prendre des décisions éclairées qui auront un impact durable sur notre économie nationale.
Trump est peut-être excessif dans son approche, mais on ne peut lui reprocher de placer les intérêts américains avant tout.

« Les IPP ne peuvent pas vendre à perte et ne sont en rien responsables de la situation actuelle »

LNA : Actuellement beaucoup d’usagers au Sénégal rencontrent des difficultés et se plaignent de la cherté de l’électricité. Qu’en pensez-vous ?

Mbaye HADJ : L’électricité demeure une denrée particulièrement coûteuse au Sénégal, malgré les subventions mises en place. Pour alléger cette charge, il serait essentiel d’encourager l’utilisation du solaire, aussi bien dans le résidentiel que dans le secteur commercial et industriel (C&I), afin de réduire les factures des ménages et des entreprises.
Un autre axe d’amélioration réside dans la promotion des bonnes pratiques en matière de consommation, notamment à travers l’efficacité énergétique, qui devrait être intégrée de façon systématique au sein des entreprises. Cela nécessiterait toutefois un cadre légal adapté, à l’image de ce qui a déjà été fait en Côte d’Ivoire ou au Burkina Faso.

LNA : Les producteurs indépendants (IPP) sont souvent pointés du doigt, pensez-vous qu’ils sont en partie responsable ?

Mbaye HADJ : Les IPP ne peuvent pas vendre à perte et ne sont en rien responsables de la situation actuelle. Les tarifs qu’ils appliquent reflètent simplement leur coût de revient par kWh, et ils n’ont d’autre choix que de respecter la vérité des prix.
S’agissant des IPP opérant dans les énergies renouvelables, où il n’existe pas de charges liées aux combustibles, il revient à la Senelec et à l’État de négocier efficacement les conditions d’achat. Toutefois, il faut garder à l’esprit que la part des renouvelables représente environ 30 % du mix, ce qui reste insuffisant pour influencer de manière significative le prix payé par le consommateur final.

Remporter la bataille de la transparence, suivie d’un patriotisme sans faille

LNA : Quelle formule pour stabiliser le marché et rendre l’électricité plus accessible ?

Mbaye HADJ : Question cruciale pour le Sénégal : la première bataille à remporter est celle de la transparence, suivie d’un patriotisme sans faille au sein du ministère en charge de l’énergie. Toutes les politiques énergétiques et décisions à mettre en œuvre doivent être guidées par l’intérêt national et le bénéfice du consommateur final.
Le démantèlement de la Senelec en plusieurs entités (production, transport et distribution) peut constituer une piste, mais encore faudrait-il que les règles de bonne gouvernance soient strictement appliquées et que chaque décision serve réellement l’intérêt du consommateur.
Par ailleurs, il est urgent encore une fois de faire évoluer les pratiques afin de favoriser un usage massif du solaire résidentiel, capable de contribuer à une électricité plus accessible et moins coûteuse, aussi bien en zones rurales qu’urbaines.
Moi qui vous parle, j’ai réduit à plus de 80% ma facture d’électricité grâce au solaire.

Lire aussi : Révélations sur un contrat de vente d’électricité entre la Guinée et le Sénégal

A. K. Coulibaly

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