Ce jeudi 25 septembre, la capitale Antananarivo a été le théâtre d’une violence sans précédent. Des malgaches en colère contre le pouvoir en place avaient lancé un appel à manifester contre des coupures intempestives d’eau et d’électricité.
Interdite pour risques de troubles à l’ordre public, la manifestation qui a été malgré tout maintenue s’est transformée en une répression sanglante. Jeudi soir, le décompte était de (cinq) 5 morts et une dizaine de blessés.
A l’origine de cette manifestation: mal gouvernance et un ras-le-bol face à des coupures d’électricité et d’eau intempestives.
À l’origine de la manifestation qu’elle a fièrement dirigée , la génération Z a arboré le drapeau pirate « One piece » signe de ralliement de mouvement de contestation anti régime. L’appel a la mobilisation lancé la veille sur les réseaux sociaux contre les coupures répétitives (12 par jour) a eu écho favorable.
Pour preuve, l’énorme dispositif sécuritaire déployé dès les premières heures n’a rien servi face à la furie des manifestants qui ont pris pour cibles supérettes, supermarchés et dans la foulée les domiciles de trois personnalités politiques et celui de la sénatrice Lalatiana Rakontondrazafy nommée en début d’année.
Incendies, gaz lacrymogènes et embrasement ont émaillés cette journée de violence où les traces de saccages étaient encore visibles jusqu’en fin de soirée. D’ailleurs un couvre feu a été décrété jeudi soir jusqu’au vendredi, les écoles de la ville fermées.
Une journée de manifestation qui intervient pendant que le président Andry Rajoelina est en déplacement à New York où il prend part à la 80 -ème Assemblée générale de l’Onu. Plusieurs proches du pouvoir ont, selon plusieurs sources, discrètement quitté le pays ces derniers jours, signe d’un malaise croissant.
Rajoelina dirige Madagascar depuis sa réélection en 2023 dans un scrutin boycotté par l’opposition. Le pays fait face à une pauvreté criarde en dépit de ses richesses naturelles exceptionnelles. En 2022, selon la Banque mondiale, 75% de sa population vivait sous le seuil de la pauvreté.