Le secteur industriel sénégalais connaît un tournant historique, dopé par le boom des industries extractives. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le chiffre d’affaires de cette branche stratégique a bondi de 69,5 % au deuxième trimestre, grâce au démarrage de la production pétrolière et à l’essor des ventes de minerais métalliques (+65,7 %).
Hydrocarbures : un nouvel eldorado industriel
Cette progression place les hydrocarbures au cœur de la stratégie industrielle du pays. Sur le premier semestre, les revenus des industries extractives ont augmenté de 65,6 % par rapport à 2024. Les experts y voient une opportunité unique de diversification économique, mais avertissent que cette croissance reste concentrée sur quelques segments.
Des disparités à surveiller
Derrière ces chiffres impressionnants, certaines branches de l’extraction accusent un recul de 34,1 %, soulignant que la dynamique reste polarisée. Hors hydrocarbures et coton, la croissance industrielle ne s’élève qu’à 8 % sur un an.
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Le pétrole et le gaz ralentissent la croissance économique au Sénégal
Un effet d’entraînement limité mais prometteur
Dans l’ensemble, l’industrie sénégalaise progresse de 23,6 % au deuxième trimestre, avec les secteurs manufacturier (+5,4 %) et énergétique (+4,8 %) en soutien. Les analystes recommandent de capitaliser sur la rente extractive pour élargir la base productive et renforcer la résilience de l’économie.
Le Sénégal entre ainsi dans une phase où la richesse tirée des mines et du pétrole pourrait devenir le levier d’une transformation industrielle durable, à condition que les investissements se diversifient et que les politiques publiques accompagnent ce développement.
A. K. Coulibaly