Au matin de ce 23 septembre 2025, l’inquiétude refait surface pour les populations riveraines face à la montée des eaux du fleuve Sénégal dans les régions de Bakel, Matam et Podor.
Dans ces zones, le seuil d’alerte a été franchi, renforcé par les lâchers d’eau de Manantali, suscitant d’éventuels risques de débordement.
En effet, le bulletin journalier de la brigade des ressources en eau de Saint-Louis et de Matam a révélé, hier lundi 22 septembre, un niveau du Bafing à Manantali estimé à 208,37 m. Un niveau qui dépasse celui de la cote enregistrée l’année dernière à la même date, qui était de 205,38 m.
À Bakel, le plan d’eau, qui a atteint 10,46 m, est également en état d’alerte avec une hausse de 46 cm en une seule journée. Idem à Matam, où la cote d’alerte de 8 m a été dépassée, franchissant une montée de 18 cm (état actuel : 26 cm) en seulement deux jours. La même situation prévaut à Podor, où le niveau de l’eau, censé s’arrêter à 5 m, a dépassé le seuil critique avec une augmentation de 2 cm.
Face à cette situation préoccupante, des mesures anticipatives ont été prises par les autorités administratives et territoriales, en collaboration avec les services de l’État.
Cette montée accrue rappelle aux populations de vieux souvenirs douloureux. Elles sont d’ailleurs invitées à la prudence à travers des campagnes de sensibilisation, de prévention et de sécurisation.
Rappelons que l’année dernière, cette région de l’Est du Sénégal a été le théâtre d’une crue du fleuve Sénégal, survenue au lendemain d’inondations à la même période. Les dégâts avaient provoqué le déplacement de plus de 56 000 personnes. Des centaines de milliers d’hectares avaient été recouverts par les eaux et de nombreuses maisons s’étaient effondrées.
Aujourd’hui encore, le spectre de ces inondations, qui avaient décimé les infrastructures et affecté lourdement les populations, renaît et fait redouter le pire.