Conakry, 21 septembre 2025 – Les Guinéens sont appelés aux urnes ce dimanche pour un référendum constitutionnel déterminant. Le texte proposé vise à remplacer la Charte de la transition, en vigueur depuis le coup d’État de 2021 qui a porté le colonel Mamadi Doumbouya au pouvoir, après le renversement d’Alpha Condé.
Environ 6,5 millions d’électeurs sont attendus dans plus de 15 000 bureaux de vote répartis à travers le pays. Pour garantir la sécurité du scrutin, les autorités ont mobilisé 45 000 hommes des forces de défense et de sécurité, soutenus par 1 000 véhicules blindés et des moyens aériens.
Principaux changements de la nouvelle Constitution
Mandat présidentiel : allongé à sept ans, mais limité à deux mandats.
Institutions : clarification des rapports entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.
État : maintien de l’unité nationale, avec un accent sur la décentralisation.
Sénat : les membres seront élus pour six ans, avec un tiers directement nommé par le chef de l’État.
Cour spéciale de justice : compétente pour juger le président et les membres du gouvernement en cas de haute trahison, crimes ou délits commis durant leur mandat.
Mesures démocratiques et égalité de genre
Le texte prévoit désormais que les candidats indépendants peuvent se présenter aux élections présidentielles, marquant une ouverture démocratique majeure. Par ailleurs, 30% des postes électifs et à responsabilité publique seront réservés aux femmes, renforçant ainsi leur représentation. L’article 74 accorde également aux anciens présidents une immunité civile et pénale pour les actes accomplis dans l’exercice régulier de leur fonction.
Opposition et boycott
L’opposition et les forces vives appellent à boycotter le référendum, dénonçant un texte jugé « sur mesure » pour le colonel Doumbouya, qui lui permettrait de se présenter à la prochaine présidentielle.