Le Sénégal a lancé ce jeudi ses premiers « Diaspora Bonds », un emprunt obligataire d’État par appel public à l’épargne (APE) d’un montant de 300 milliards FCFA, a appris Les Nouvelles d’Afrique auprès du Trésor public.
Annoncée par le Premier ministre Ousmane Sonko lors d’une rencontre avec la diaspora à Milan (Italie), l’opération vise à « mobiliser directement l’épargne des expatriés pour financer des projets structurants, faisant d’eux des acteurs privilégiés de la transformation nationale ».
Les obligations, d’une valeur unitaire de 10 000 FCFA, offrent des taux d’intérêt compris entre 6,40 % et 6,45 %, pour des maturités allant de 3 à 10 ans. Le remboursement sera semi-annuel, avec une période de différé d’un an pour les titres à 3 ans, et de deux ans pour ceux à 5 et 10 ans.
Contrairement à ce que suggère son appellation, le Trésor précise que « cette offre de placement est ouverte aux citoyens sénégalais, à la diaspora ainsi qu’aux investisseurs privés et institutionnels de l’UEMOA et hors UEMOA ». La période de souscription s’étend du 22 septembre au 10 octobre 2025.
Réalisée en partenariat avec Impaxis Securities, en qualité d’arrangeur et chef de file, cette opération s’inscrit dans le plan de financement annuel de l’État et dans sa stratégie de diversification des ressources. Elle constitue la troisième émission obligataire de l’année, avec une innovation majeure : « un volet dédié à la diaspora, permettant aux Sénégalais de l’extérieur de participer directement au financement du développement national à travers un dispositif simple et sécurisé ».
Les fonds mobilisés seront orientés vers des secteurs jugés stratégiques dans le cadre de l’Agenda « Sénégal 2050 », notamment l’éducation, la santé, les énergies renouvelables, l’agriculture, le numérique, la logistique et l’aménagement du territoire.
Présentée comme un instrument à la fois compétitif et patriotique, l’émission se veut un placement sécurisé offrant un rendement attractif. Le gouvernement appelle les citoyens, la diaspora et les investisseurs institutionnels à souscrire massivement, dans l’objectif de « renforcer la souveraineté économique et soutenir la mise en œuvre des projets structurants ».