La presse locale est en colère à Kindia, ville située à plus de 100 kilomètres de la capitale Conakry. Les 82 millions de francs guinéens destinés à sa participation à la couverture médiatique du lancement de la campagne référendaire, le 4 septembre, ont disparu.
Le responsable régional du syndicat de la presse a pointé du doigt un coupable.
Contacté ce lundi par la rédaction de lesnouvellesdafrique.info, Waye Touré a d’abord tenu à faire une mise au point.
« Cette somme n’était pas destinée uniquement à la presse. Il s’agissait plutôt du budget de toute la communication autour du lancement de la campagne ici à Kindia, incluant les affiches publicitaires, les caravanes, les spots, etc. », a-t-il précisé.
Selon Waye Touré, l’argent a été détourné par la commission d’organisation, arrivée de Conakry la veille du 4 septembre.
« Tout a été planifié à Conakry, c’est-à-dire les préparatifs du lancement de la campagne référendaire. Ici, les autorités nous ont dit que 82 millions avaient été déboursés pour la communication et que cet argent était entre les mains de la commission venue de Conakry la veille. Le 4, après le lancement, nous avons voulu récupérer la part destinée à la couverture médiatique pour nous charger de la répartir. Mais nous n’avons rien obtenu. La commission d’organisation venue de Conakry a disparu avec l’argent », a expliqué le responsable syndical de la presse locale à Kindia.
Waye Touré ne compte pas rester les bras croisés face à ce détournement. La vague de dénonciations que lui et son syndicat ont menée ces derniers jours commence à porter ses fruits. Le Directoire Régional des Élections (DRE) a décidé de les soutenir.
Ce nouvel organisme, créé dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel, ne semble pas en mesure de récupérer les fonds détournés, mais il envisage une compensation pour les médias de Kindia. Un événement dont le DRE est l’un des principaux organisateurs se tiendra dans la région le 17 septembre.
Le DRE s’est engagé à tout mettre en œuvre pour que l’argent, qui sera consacré à la couverture médiatique, soit mis à la disposition du syndicat de la presse locale. Il promet également de les impliquer dans l’organisation. En contrepartie, il a demandé l’arrêt des dénonciations dans les médias concernant les 82 millions de francs guinéens détournés. C’est une condition que le syndicat a acceptée, mais il n’exclut pas de changer d’avis si l’issue de l’événement est défavorable.
Oury Maci Bah