75 ans d’existence, ça se fête ! Le Port autonome d’Abidjan a franchi, ce jeudi 11 septembre 2025, un nouveau cap. Pour marquer le lancement des festivités, le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé, a annoncé un vaste programme de modernisation. Objectif : consolider sa position de leader dans la sous-région. Nous avons essayé de comprendre les clés de ce rayonnement dans un secteur plus que concurrentiel en Afrique.
Le Port d’Abidjan vise l’excellence dans un domaine où la Côte d’Ivoire est déjà un acteur majeur de la sous-région. Le Port d’Abidjan a noté d’importants progrès ces dernières années. Les autorités ivoiriennes se sont félicitées des efforts consentis tout en exprimant leur volonté de renforcer la compétitivité et l’attractivité du port. « Le Port autonome d’Abidjan est devenu une entreprise de référence que nous admirons tous aujourd’hui. Si nous avons de telles performances, c’est grâce au leadership du président Alassane Ouattara », a estimé le Premier ministre Robert Beugré Mambé.
Le chef du gouvernement a également appelé la communauté portuaire d’Abidjan à « voir plus grand». Cette volonté se justifie par les bénéfices récoltés ces dernières années. C’est pourquoi M. Mambé souhaite que l’infrastructure continue de surfer sur cette vague de réussite. Il a d’ailleurs annoncé que, dans les semaines à venir, le gouvernement ivoirien examinerait le plan global de développement de l’outil portuaire.
1100 milliards FCFA investis de 2013 à 2024
La cérémonie a aussi été l’occasion pour le directeur général du Port autonome d’Abidjan, Hien Yacouba Sié, de présenter un bilan qu’il a exhibé avec un « sentiment de fierté ». Il a passé en revue la progression des résultats économiques de son entreprise et a rappelé les performances historiques du port depuis son inauguration en 1958 : « En 1960, le Port a réalisé un trafic de 1,8 million de tonnes, 5,2 millions de tonnes en 1970, et 9,7 millions de tonnes en 1980 ».
Ces investissements ont permis de moderniser le port. Le directeur général a précisé que « les investissements réalisés au Port d’Abidjan ont consisté en la construction de 4 magasins ». Il a poursuivi : « en 2010, notre port avait des installations vétustes dues à de nombreuses années de non-investissement ». Cette progression a été rendue possible grâce au soutien financier du chef de l’État, qui voit grand. Alassane Ouattara et ses collaborateurs ont décaissé 1100 milliards FCFA entre 2013 et 2024 pour « moderniser le Port autonome d’Abidjan et le mettre à niveau ».
Le Port d’Abidjan dompte celui de Dakar
Rien qu’en 2024, le Port d’Abidjan a traité 40,2 millions de tonnes de marchandises , soit une croissance de 30 %. De 2010 à 2024, le chiffre d’affaires du port est passé de 51 milliards de FCFA à 153 milliards de FCFA . Cette croissance le place en tête dans la sous-région ouest-africaine, loin devant ses concurrents. Le Port Autonome de Dakar peine à rattraper le peloton de tête. Selon les chiffres de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, le trafic global du Port de Dakar a diminué de 14,7% entre 2023 et 2024. Une baisse due à une “chute des débarquements (-16,4 %), notamment pour les marchandises diverses (-33,8 %), et un recul des embarquements (-11,6 %), en particulier le phosphate (-28,5 %)” d’après l’ANSD. Un terreau fertile pour le Port d’Abidjan qui a une grosse marge de manœuvre dans le continent.
Des défis à relever, malgré tout !
Cependant, tout n’est pas rose dans le quotidien du Port autonome d’Abidjan, même si les chiffres officiels montrent une progression dans tous les domaines. « En 2023, le trafic portuaire a connu une croissance de 21 % pour s’établir à 37 millions de tonnes. En 2024, le port a traité 40,2 millions de tonnes, soit une croissance de 30 % (…) Le chiffre d’affaires du Port d’Abidjan est passé de 51 milliards en 2010 à 153 milliards FCFA en 2024 », a déclaré M. Hien.
Malgré ces succès, les défis à relever restent immenses, comme l’a souligné le ministre ivoirien des Transports. Selon Amadou Koné, le port doit « se moderniser et renforcer sa connectivité au réseau national des transports », une condition essentielle pour atteindre les objectifs fixés.