Achoura: une fête qui conserve encore toute sa tradition au Sénégal

Communément appelée « Tamxariit » au Sénégal, cette fête est traditionnellement marquée par la préparation du fameux couscous. À base de mil, ou « cere » en langue wolof, il fait le bonheur de toutes les familles à l’occasion du dîner ce jour mais c’est aussi la tenue du célèbre carnaval ou « tadiabone ».

Correspondant au 10 ème jour du mois de Mouharam (premier mois du calendrier lunaire islamique), elle revêt une importance capitale pour les musulmans. Bon nombre d’entre eux la célèbrent même si elle n’est pas reconnue officielle comme la fête de l’Aid al fitr ou l’Aid el Adha. Elle commémore plusieurs évènements historiques et revêt des significations différentes selon que l’on soit chiite ou sunnite.

À l’origine, c’est l’hommage du prophète Moussa qui délivra le peuple juif de l’oppression du pharaon par sa traversée de la Mer rouge. Si la Tamxariit rappelle aussi le repentir d’Adam chassé du paradis ou le salut du prophète Noé, pour d’autres comme les chiites, elle est jour de deuil. Elle traduit chez eux la mort du petit fils du prophète Muhammad, l’imam Al-Hussein, lors de la bataille de Kerbala (sud-ouest de Bagdad) en Irak en 680.

Au Sénégal, l’aspect coutumier qui reste marqué par la préparation du couscous occupe une place assez importante. Ce plat à base de mil cuisiné avec de la viande et beaucoup d’ingrédients sert de diner pour les familles au 9ème jour, la veille de la célébration. La fête constitue aussi l’occasion de partages, de bienfaisances et de générosité entre voisins et amis parfois de confessions différentes. Une fois prêt, c’est de concessions en concessions que se mange le succulent couscous de mil.
Accompagnés de haricots blancs, de raisins secs, de dattes bien mélangés à du poulet, de la viande avec de la sauce tomate, elle est une grande tradition sénégalaise perpétuée par toutes les familles.

Jour de jeûne facultatif, la fête de l’Achoura qui marque le début de l’année musulmane est l’occasion de prières mais aussi de festin.

Par ailleurs, une autre pratique qui est de tradition est le fameux carnaval appelé « tadiabone » qui se tient après le dîner au couscous.

Pour l’occasion, les garçons se déguisent en filles et vice versa. Visages enduits de peinture, munis de tams-tams, et par petits groupes, ils chantent dansent dans les rues et frappent aux portes des demeures pour demander des étrennes. Pris d’humour, les pères et mères de familles offrent souvent de l’argent ou des denrées. Mais cette phénomène se raréfie de nos jours.

La matinée de l’Achoura est consacrée à des prières dans les mosquées et maisons. Il est recommandé à l’occasion de cette fête de se maquiller le contour des yeux avec du khôl, de rendre visite aux orphelins et aux malades, de couper ses ongles mais aussi de jeûner les 9ème 10 et 11e jour de Muharram. Toutefois ce jeune est recommandé mais pas obligatoire.

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