Mauritanie : Stop à la campagne xénophobe contre les Subsahariens

Le traitement réservé aux migrants subsahariens en Mauritanie est une honte absolue et une violation inacceptable des droits humains. La campagne xénophobe et discriminatoire menée par les autorités mauritaniennes contre les Sénégalais, Maliens, Ivoiriens et d’autres ressortissants africains n’est rien d’autre qu’un racisme d’État assumé, qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire.

La détention et l’expulsion de ces hommes et femmes ne sont pas seulement inhumaines, elles sont aussi une insulte au mandat que la Mauritanie vient d’achever à la tête de l’Union africaine, désormais entre les mains de l’Angola. Comment peut-on prêcher l’unité du continent sur la scène internationale tout en pratiquant la division et la stigmatisation chez soi ? Ces traitements vont à l’encontre des valeurs d’intégration africaine que notre pays proclame haut et fort sans jamais les appliquer.

Il est temps de reconnaître que la crise migratoire est mal gérée. Depuis plusieurs années, la Mauritanie est devenue un point de passage majeur pour les migrants en route vers l’Europe. L’axe saharien menant à la Libye et la Tunisie étant devenu trop dangereux, les passeurs ont redirigé leurs routes vers notre pays. Aux côtés des Subsahariens, de nombreux Pakistanais et Bangladais ou encore syriens, turcs, s’ajoutent à cette migration en transit ou encore exil. Cette réalité pose des défis importants en matière de gestion des flux migratoires. Mais la réponse des autorités ne peut pas être la répression brutale et les arrestations aveugles. La Mauritanie manque cruellement d’une politique migratoire claire, et les décisions sont prises sous pression, qu’elle vienne de l’Union européenne, de l’Espagne, ou de certaines campagnes médiatiques alimentées par des blogueurs arabophones.

Nous ne pouvons tolérer que l’État mauritanien gère cette situation au gré des émotions populaires, sacrifiant des vies humaines pour apaiser l’opinion. Un pays souverain et responsable doit avoir une stratégie digne et respectueuse des droits fondamentaux.

Que les pouvoirs publics endossent leurs rôles et assument leur responsabilités! Il y a une réglementation à clarifier et à faciliter, une réglementation qui requiert certaines flexibilités, contextuelles et societales, toutes ces valeurs qui peuvent s’appliquer à notre humanité.

La Mauritanie est une terre d’hospitalité et d’accueil. Les personnes africaines, ou non, que nous recevons doivent avoir un cadre réglementé d’accueil, et elles doivent le respecter. Aujourd’hui, la carte de séjour est obligatoire pour tous les étrangers, avec un coût annuel de 3 000 MRU. Cette exigence est légitime, mais encore faut-il qu’elle soit appliquée avec justice et équité.

J’appelle donc les étrangers établis en Mauritanie à se conformer aux règles de résidence, mais je demande également aux autorités mauritaniennes de simplifier l’accès aux titres de séjour pour les demandeurs en règle. Une administration efficace ne doit pas être un obstacle, mais un facilitateur du vivre-ensemble.

Dans le même temps, il est impératif que notre gouvernement prenne des mesures fermes pour protéger nos compatriotes à l’étranger et prévenir toute escalade. Nous ne pouvons tolérer que nos citoyens soient humiliés, maltraités et expulsés sans réaction appropriée.

Nous sommes un seul et même peuple, nous sommes des africains! Une Afrique unie, pas divisée. L’Afrique ne peut avancer dans la division et la stigmatisation de ses propres enfants. Nous devons œuvrer pour une véritable union basée sur la justice, l’égalité et le respect des droits fondamentaux.

Il est temps d’agir. Nous ne resterons pas silencieux face à cette injustice !

VIVE LA MAURITANIE JUSTE
VIVE L’AFRIQUE UNIS
VIVE L’ÉTAT DE DROITS
VIVE LA JUSTICE

LE DÉPUTÉ DU PEUPLE

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