RDC: A Prétoria, des manifestants congolais réclament des sanctions européennes contre le Rwanda

Plusieurs centaines de Congolais ont manifesté mardi devant la délégation de l’UE à Pretoria pour réclamer des sanctions européennes contre le Rwanda après l’avancée fulgurante du M23 et de troupes rwandaises dans l’est de la RDC, a constaté l’AFP.

Ils étaient près de 2.000 manifestants, arborant pour la plupart les couleurs de la République démocratique du Congo, devant les grilles du bâtiment officiel niché dans le quartier des ambassades de la capitale sud-africaine, selon un officier de police.

« La situation en RDC est similaire à celle en l’Ukraine », lance Elie Kalonji Ikasereka, 49 ans, un manifestant venu avec des membres de sa famille.

« Nous demandons à l’Union Européenne (UE) que les mesures appliquées à la Russie le soient aussi au Rwanda et à son président Paul Kagame », poursuit ce commerçant congolais installé depuis vingt ans à Johannesburg. « Nous voulons des sanctions ciblant ces gens-là. On n’a pas de problèmes avec nos frères, le peuple rwandais ».

Entre deux chants, dont l’hymne Debout Congolais, d’autres manifestants dénoncent aussi le protocole d’accord sur les matières premières signé entre l’UE et le Rwanda en février 2024.

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« L’Union Européenne est en train de soutenir le Rwanda pour piller nos minéraux », accuse Monique Mbiya Nkolombo, 50 ans. « Si elle a besoin de quelque chose au Congo, qu’elle entre par la grande porte, qu’elle arrête d’acheter les minéraux passés par le Rwanda. »

Le réseau Europe-Afrique centrale (Eurac), qui regroupe une trentaine d’ONG européennes spécialisées dans les Grands Lacs, dont le Secours catholique et Terre Solidaire, a dénoncé lui aussi ce protocole d’accord estimant que l’UE « a alimenté l’escalade des tensions régionales ».

Le groupe armé anti-gouvernemental M23 et les troupes rwandaises se sont emparés la semaine dernière de Goma, grande ville de l’est de la RDC. Les combats ont cessé dans la ville de plus d’un million d’habitants mais des affrontements ont eu lieu ces derniers jours dans la province voisine du Sud-Kivu, faisant craindre une avancée jusqu’à son chef-lieu Bukavu.

« Il n’y a aucune voix qui est en train de menacer Kagame de manière pragmatique. Nous, Congolais, nous sommes en train de souffrir », affirme un activiste congolais de 32 ans, Chriss Zas’s, pendant la manifestation à Pretoria.

Le M23 a annoncé lundi soir décréter « un cessez-le-feu » à partir de ce mardi « pour des raisons humanitaires ». Un sommet avec les chefs d’Etat rwandais et congolais est prévu vendredi et samedi.

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