Dix (10.000.000) millions de francs CFA c’est le montant qui sera octroyé à chaque famille des ex-détenus et autres victimes des événements survenus entre 2021 et 2024 au Sénégal.
Un premier pas selon les autorités sénégalaises avant la mise en place d’une commission de réparation. Celle-ci aura pour principal objectif l’indemnisation des victimes dans les manifestations de l’opposition qui ont secoué le pays ces trois dernières années. L’annonce a été faite ce vendredi 31 janvier par la ministre de la Famille et des Solidarités.
Maimouna Dieye a précisé qu’à cela va s’ajouter une prise en charge médicale et psychosociale pour tout ex-détenu, victime ou malade en lien avec les événements. Mais elle se fera sur la base d’un dossier médical fait par les structures sanitaires, d’après la ministre.
Toujours selon elle, les orphelins mineurs seront admis au statut de pupilles de la Nation. Il s’agit d’une agence d’exécution de l’État du Sénégal dédiée à la prise en charge des orphelins classés en deux catégories. Des enfants dont les parents étaient fonctionnaires de l’État ou membres du corps paramilitaire décédés dans l’exercice de leurs fonctions ou ceux touchés par des catastrophes. Une reconnaissance qui prend fin à l’âge de 18 ans. Les pupilles de la Nation sont recensés au nombre de 1272 au Sénégal.
Insertion dans des programmes socio-gouvernementaux
Par ailleurs, l’État du Sénégal prévoit l’enrôlement de ces familles dans des programmes sociaux du gouvernement, comme l’octroi de bourses de sécurité familiale, la couverture sanitaire universelle ou encore la carte d’égalité des chances, mais suivant des modalités à définir.
Dans le cadre de cette indemnisation toujours, il est prévu une allocation forfaitaire de 500.000 francs CFA allouée à toutes les personnes figurant dans la base de données établie par l’Agence nationale de la statistique et de la démographique (ANSD), à en croire la ministre. Ceci en collaboration avec le ministère de la Justice, les sources policières, les représentants des victimes et la société civile. Mais la question qui se pose est celle de savoir si ces mesures visent uniquement des victimes membres du parti d’Ousmane Sonko, le pastef, car la plupart des ex-prisonniers, emprisonnés après les manifestations en sont membres.
Rappelons qu’entre 2021 et 2024, les manifestations politiques violentes au Sénégal marquées par des vagues de contestation avaient provoqué des pertes en vie humaine, occasionné plusieurs blessés et des dégâts matériels notamment en 2021 après l’arrestation d’Ousmane Sonko alors leader de l’opposition.
Une première mesure d’assistance
Maimouna Dieye a apporté des clarifications sur les mesures apportées aux victimes des événements. La ministre qualifie ces mesures de « première mesure d’assistance » et non de réparation ou d’indemnisation au vu de la sensibilité du sujet et des préjudices subis en attendant l’abrogation ou la révision de la loi d’amnistie, comme promis par Ousmane Sonko lors de la déclaration de politique générale.
Rappelons que les violences consécutives à ces manifestations de l’opposition ont fait près de 80 victimes entre 2021 et 2024.