L’application des permis à points ne fait pas l’unanimité au Sénégal.

Au Sénégal, malgré la modernisation des infrastructures routières et des moyens de transport avec la construction d’autoroutes et de voiries dans les grands centres urbains, les accidents de circulation demeurent toujours monnaie courante . On se rappelle  ceux survenus le ( 29-07-24) à Ndouloumadji et à Kebemer (à  180,1km de Dakar) occasionnant la mort de 16 personnes ou encore celui de Sikilo qui avait occasionné 40 morts.

Pour parer à cette situation, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens d’alors, El Malick Ndiaye, avait annoncé l’application stricte du permis à points prévue en 2025.

Et, ce dimanche (06-12-2025), le nouveau ministre de tutelle invité dans une émission a remis le sujet sur la table. Il a en effet abordé plusieurs questions d’actualité relatives à la sécurité routière, aux réformes dans le secteur des transports et aux préoccupations des aiguilleurs du ciel.

L’une des principales préoccupations abordées par le ministre a été la réglementation des motos, un moyen de transport largement utilisé à travers le pays, en particulier dans les zones urbaines comme Dakar.

Monsieur Diémé a souligné que l’objectif n’est pas d’interdire les motos, mais de les organiser afin de garantir la sécurité routière.

Ces permis de conduire sont dotés d’un capital maximal de 12 points, acquis de manière progressive au cours de la période probatoire. Le nombre de points est réduit automatiquement à la suite d’une ou plusieurs infractions pour lesquelles le retrait est prévu par le Code de la route. Son objectif est avant tout de responsabiliser les conducteurs sur les voies de circulation et de pénaliser ceux dont les comportements peuvent mettre en danger les autres.

Toutefois, cette idée d’application ne fait pas l’unanimité. Pour Papis, par exemple, ces permis à points ne feront qu’accroître la corruption.

« Les hommes en tenue auront plus de pouvoir.  Quelqu’un peut faire une infraction qui nécessiterait le retrait de son permis. « Mais il va négocier avec l’agent moyennant une somme qu’il sera obligé de payer au risque de se voir retirer son permis », explique-t-il.

A en croire le monsieur trouvé assis sur sa moto devant l’arrêt de bus à Ouakam (ouest de Dakar) casque à la main, même en appliquant les permis à points, les accidents ne connaîtront pas leur épilogue.

Il pointe du doigt les chauffeurs. Selon lui, ces derniers sont « indisciplinés ».

À quelques mètres du motard, nous faisons la rencontre d’un chauffeur de taxi. Dans une ambiance travailleuse et bon enfant , le vieux nous fait savoir qu’il est nécessaire de changer le fonctionnement des centres de visites techniques.

« Il est impossible de passer une visite technique dans les normes. Avec ma voiture, les techniciens m’ont renvoyé en disant que je ne suis pas apte à passer ma visite, et ils acceptent en retour les cars rapides qui sont plus vieux », se désole-t-il.

Poursuivant également sur la manière d’accorder les permis de conduire qu’il juge anormale et facile.

« J’ai payé la somme de 20 000 quand je passais mon permis, alors que je n’ai pas été formé. »

Un parc automobile vieillissant

En effet, plus de 40% des véhicules impliqués dans des accidents ont  plus de 20 ans, dont  des véhicules de type camions et camionnettes à usage de transports de marchandises et urbains.

Tolérance zéro

Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens d’alors, au chevet des victimes d’accidents, avait affirmé qu’aucun « manquement ne sera toléré et les centres de contrôle technique et de passage d’examen seront déployés dans tout le pays ».
Cependant, des avancées semblent se faire désirer.

Le Sénégal, par l’entremise de l’Assemblée nationale, avait adopté le 7 avril 2022 le nouveau code de la route du pays instaurant le permis de conduire à points. Son application devrait être effective à partir de 2025.

Nos tentatives de joindre des agents routiers ont toujours été vaines.

Près de 700 victimes d’accidents de la route résultant dans 90% des cas de facteurs humains avaient été recensées au Sénégal en 2022, avaient été annoncées par le directeur exécutif de l’Association des assureurs du Sénégal.

Selon la Banque mondiale, le pays accusait en 2019 une mortalité sur les routes de 24 pour 100 000 habitants (et 27 pour 100 000 pour l’Afrique subsaharienne), soit quatre fois plus que le taux moyen de l’Union européenne.

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