L’organisation de défense des droits humains documente de nombreux nouveaux cas de violences sur les civils maliens, perpétrées par les groupes jihadistes liés à al-Qaïda ou par le groupe État islamique, mais aussi par les forces armées maliennes et par leurs supplétifs russes du groupe Wagner.
« Les forces armées maliennes, appuyées par le groupe Wagner soutenu par la Russie, et des groupes armés islamistes ont commis de graves abus contre les civils depuis le retrait de la mission de maintien de la paix de l’ONU il y a un an », indique l’ONG Human rights watch dans un nouveau rapport publié ce jeudi (12-12-2024).
L’Ong accuse les groupes djihadistes de la région d’avoir exécuté sommairement au moins 47 civils et déplacé des milliers de personnes depuis juin. Les groupes ont brûlé des milliers de maisons et pillé le bétail, qui est essentiel à la survie des communautés nomades de la région.
Le Jnim « a également incendié plus de 1 000 maisons et volé des milliers de têtes de bétail », selon l’organisation, qui précise avoir reçu « des rapports crédibles concernant des centaines d’autres civils tués », mais s’en être tenu à des « chiffres prudents en raison des difficultés à mener des recherches dans le centre et le nord du Mali ».
« L’armée malienne, le groupe Wagner et les groupes armés islamistes ont pris pour cible les civils et leurs biens, en violation des lois de la guerre », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse principale sur le Sahel à Human Rights Watch, dans le rapport.
« La situation est encore pire » que décrite dans le rapport, estime encore l’organisation de défense des droits humains, qui liste pourtant une longue série de cas, se fondant sur des entretiens avec une quarantaine de témoins directs, une dizaines d’« autres sources informées », et les analyses d’images satellites, de photos et de vidéos.
En décembre de l’année dernière, les Nations unies ont mis fin à leur mission de maintien de la paix au Mali, connue sous le nom de MINUSMA, qui durait depuis dix ans, à la demande du gouvernement, qui estimait que la force n’était pas suffisante pour répondre à l’insurrection.
Le rapport dénonce également le manque d’informations pour les victimes d’abus.
« Depuis que la MINUSMA a quitté le Mali il y a un an, il a été extrêmement difficile d’obtenir des informations complètes sur les abus, et nous sommes profondément préoccupés par le fait que la situation est encore pire que ce qui a été rapporté »,a déclaré M. Allegrozzi.