Située à plus de 650 kilomètres de Conakry, la capitale, Kankan est la deuxième plus grande ville de la Guinée. Cependant, cette région fait face à un problème majeur : le manque d’électricité. Elle n’a ni barrage hydroélectrique ni centrale thermique. La branche locale de la société nationale de l’électricité utilise des groupes électrogènes pour fournir le peu de courant disponible, une ressource distribuée par rotation.
Dans certains quartiers, les habitants bénéficient d’une nuit d’électricité sur quatre, de 18h à 6h. Cependant, même durant ces heures, la tension est souvent faible, et des coupures intempestives surviennent. « Quand on a le courant cette nuit, c’est à la quatrième nuit qu’on en aura encore« , raconte Moussa Doumbouya, résident du quartier Dalako.
Au quartier Énergie, où se situe le siège local de l’EDG, l’électricité est distribuée chaque nuit de 18h à minuit. « Ici, le courant, c’est de 18h à 0h. Le reste de la nuit, on le passe entre chaleur et moustiques », se plaint Sory Keïta, un jeune du quartier.
Dans d’autres quartiers de Kankan, de nombreux habitants ont installé des panneaux solaires, leur permettant de s’éclairer indépendamment de l’EDG.
Sous la présidence d’Alpha Condé, un projet d’électrification solaire avait été initié, mais il n’a jamais été réalisé. Le Premier ministre de l’époque, Kassory Fofana, avait expliqué l’échec du projet par le décès de l’entrepreneur chinois en charge de sa mise en œuvre.
Si certaines infrastructures routières de Kankan ont été modernisées, l’accès stable à l’électricité demeure un problème non résolu. Plusieurs tentatives de l’État pour pallier ce manque d’électricité se sont révélées inefficaces et insoutenables dans le temps.
Toujours à l’époque d’Alpha Condé au pouvoir, les coupures d’électricité ont provoqué des manifestations à Kankan. Ces protestations ont été réprimées et plusieurs meneurs arrêtés puis condamnés à des peines allant de six mois à un an de prison ferme.