Législatives au Sénégal : les violences et tensions politiques menacent la paix sociale

À peine commencée, la campagne électorale pour les législatives anticipées est déjà marquée par des scènes de violence.

Ce dimanche 28 octobre 2024, des affrontements ont été enregistrés à Dakar. Le siège de la coalition Saam Sa Kaddu, dirigée par Barthélémy Dias, a été saccagé et incendié, tandis que des altercations ont éclaté entre militants du parti au pouvoir et ceux de Saam Sa Kaddu. Les discours belliqueux se multiplient, comme celui d’Abass Fall, qui a exhorté ses militants à « amener toutes les armes que vous avez. Quand je dis armes, ne laissez ni couteau, ni coupe-coupe, ni rien. »

Daouda Ndiaye, candidat malheureux à la dernière présidentielle et tête de liste de la coalition Action, a dénoncé ces hostilités lors d’un porte-à-porte dans la banlieue dakaroise. « On ne peut pas vouloir diriger une liste et pousser la population à une guerre. Si on ne prend pas garde, cette élection fera beaucoup de dégâts, et il y aura du sang. Il faut que la société civile sonne l’alerte », a-t-il averti, ajoutant que « ce pays est un pays de paix, pas de guerre. »

L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) a rappelé que « le recours à la violence est incompatible avec les idéaux de paix et de respect des droits fondamentaux ». Elle exhorte les responsables politiques à s’abstenir de tout discours ou action susceptibles d’attiser les tensions, soulignant que « le processus électoral doit demeurer une expression pacifique de la volonté populaire, et non un prétexte à des actes de violence ».

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Lors d’un point de presse ce 28 octobre suite à l’attaque de son siège, Khalifa Sall a déclaré avoir « espéré et souhaité une campagne sereine et calme, où le débat d’idées devrait prévaloir et où les politiques rivaliseraient tant au niveau de leurs programmes et projets que dans la mobilisation des Sénégalais ». Il a qualifié la situation de « désastreuse » et de « triste spectacle de désolation », ajoutant que « ce qui s’est passé est criminel ».

Khalifa Sall a annoncé qu’une plainte serait déposée pour identifier les responsables. Il a appelé les acteurs politiques à plus de responsabilité et de retenue.

« Cette campagne est spéciale étant donné que nous vivons, pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, des élections anticipées. On nous impose de faire des élections dans ces conditions », a-t-il déclaré.

Il a également interpellé l’État pour qu’il garantisse un environnement de vote calme et serein, en insistant sur le fait que l’État doit « assumer ses responsabilités et ne pas se laisser faire, car cela pourrait encourager les autres à se venger. »

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