L’économiste Étienne Fakaba Sissoko face à la justice

L’audience de ce lundi (07.10.24 ) est une étape clé dans le parcours judiciaire de M. Sissoko. La Cour d’appel se penchait à la fois sur la condamnation prononcée par le tribunal de la commune 4 de Bamako et sur le refus de libération provisoire de l’ancien conseiller à la Présidence, à la Primature ou encore à l’ex-mission onusienne au Mali (Minusma) qui avait dès le départ demandé à comparaître libre, sous contrôle judiciaire. 

L’origine de cette affaire remonte à la publication de son ouvrage intitulé « Propagande, Agitation, harcèlement : La communication gouvernementale sous la transition ».

Dans cet essai, l’universitaire critique la gestion de la communication par les autorités de transition militaires depuis le coup d’État du 18 août 2020, en analysant les méthodes de « propagande et manipulation » utilisées pour asseoir leur pouvoir.

Il y dénonce également les tensions croissantes avec la communauté internationale.

Cette critique virulente lui a valu d’être arrêté le 25 mars 2024, puis jugé en mai.

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Étienne Fakaba Sissoko est poursuivi pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffusion de fausses nouvelles perturbant la paix publique ».

Cette condamnation survient alors que les militaires au pouvoir, sous le président de la transition Assimi Goïta, viennent de manquer à leur engagement de céder la place d’ici à fin mars 2024 et aucune nouvelle échéance n’est fixée.

Pour de nombreux observateurs, dont les avocats M. Fakaba Sissoko, cette condamnation est « une tentative de faire taire une voix dissidente au moment où la liberté d’expression se trouve de plus en plus restreinte au Mali ».

Plusieurs organisations de défense des droits humains, parmi lesquelles Amnesty International, ont pris la défense de l’économiste, dénonçant une instrumentalisation de la justice et appelant à sa libération immédiate.

Selon eux, les accusations portées contre M. Sissoko sont infondées et visent avant tout à étouffer la critique publique contre le régime de transition.

Étienne Fakaba Sissoko, économiste, professeur à l’université de Bamako et ancien conseiller du président Ibrahim Boubacar Keïta, est une des personnalités inquiétées pour leurs opinions discordantes sous les colonels qui ont pris par la force en 2020 latête du pays. Il est l’une des rares voix dissonantes à encore tenter de se faire entendre de l’intérieur. L’universitaire est mis en cause pour la publication en 2023 de Propagande, agitation et harcèlement : la communication gouvernementale pendant la transition au Mali.

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