Sommet de l’OIF : les dessous de l’absence de Paul Biya

Le président camerounais a annulé sa venue au sommet de l’Organisation internationale de la francophonie, qui se tient les 4 et 5 octobre en France. Plongée dans les coulisses d’une décision qui suscite des interrogations autour de son état de santé.

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Paul Biya avait initialement prévu de poursuivre un marathon diplomatique entamé en France en juillet dernier puis poursuivi en août en Chine. Annoncé à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, il avait annulé cette étape américaine afin de se concentrer sur son repos en Suisse – où il réside depuis début septembre – et espérait faire son retour sur la scène internationale à l’occasion du sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ces 4 et 5 octobre en France. Mais le président du Cameroun a une nouvelle fois annulé.

 Sa présence était pourtant officiellement attendue jusqu’à la veille de l’ouverture de l’événement, comme l’avait d’ailleurs confirmé à plusieurs reprises l’OIF et l’Élysée à Jeune Afrique. Ce 4 octobre cependant, la nouvelle a été annoncée : Paul Biya sera représenté à Villers-Cotterêts et à Paris auprès de Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la Francophonie, et d’Emmanuel Macron par Lejeune Mbella Mbella, son expérimenté ministre des Relations extérieures.

Signes de fatigue

Selon des sources proches de la présidence, l’état de santé de Paul Biya est la raison de cette annulation. Après ses séjours à Paris, pour l’ouverture des Jeux olympiques, puis au Forum sino-africain à Pékin, le président avait montré des signes de fatigue, qui avaient poussé ses médecins à lui recommander de ralentir. Aucune déclaration officielle n’avait toutefois été faite, laissant entendre que le programme diplomatique du chef de l’État était maintenu, ce qui avait donné libre cours aux spéculations. Le président camerounais aurait dû rentrer au Cameroun mi-septembre après son séjour en Chine. Le dispositif de sécurité et d’accueil avait d’ailleurs déjà été déployé à son intention entre l’aéroport de YaoundéNsimalen et le palais d’Etoudi. Mais il a été levé alors que les équipes médicales du chef de l’État lui avaient conseillé de rester en Suisse, où l’intéressé a l’habitude de suivre des soins et de s’accorder d’importantes périodes de repos.

 Logé à l’hôtel Intercontinental de Genève, Paul Biya est, depuis, sous observation de ses médecins. Contrairement à ce qui a été publié par certains lanceurs d’alerte sur les réseaux sociaux, le président ne s’est pas rendu à Paris, malgré le fait que l’avion qu’il emprunte actuellement – un Boeing 767 loué à la compagnie aérienne privée Comlux – a effectivement décollé de Genève pour atterrir au Bourget, près de Paris, le 24 septembre. Aucune communication officielle n’a été faite sur les passagers de l’appareil, qui a quitté Le Bourget début octobre.

L’agenda présidentiel allégé au maximum

Surveillé par des éléments de la Direction de la sécurité présidentielle (DSP), qui veillent à la discrétion de son séjour suisse, Paul Biya est entouré à Genève de ses proches, dont la première dame, Chantal Biya, ses enfants Franck Biya et Brenda Biya, son beau-fils Franck Hertz, né d’un premier mariage de son épouse, ainsi que Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil. Ce dernier, en étroite collaboration avec Chantal Biya, se charge d’alléger au maximum l’agenda du président et de permettre à celui-ci de suivre les recommandations de ses équipes médicales.

Selon nos sources, des audiences prévues avec le chef de l’État ont encore été annulées ces dernières heures à Genève. Et la présidence camerounaise devrait également retirer du programme du chef de l’État le sommet sur le développement durable de Hambourg, en Allemagne, prévu ces 7 et 8 octobre, et auquel Paul Biya était là aussi annoncé. Le président devrait à nouveau y être représenté par Lejeune Mbella Mbella.

Source : Jeune Afrique

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