Le CNRD (Comité national du rassemblement et du développement) célèbre ses 3 ans de pouvoir en Guinée ce jeudi.
À la veille de cette commémoration, l’ancien parti au pouvoir, le RPG (Rassemblement du peuple de Guinée) du président déchu Alpha Condé dresse un tableau sombre de la gestion de la transition. Pour Marc Yombouno, membre du Bureau exécutif de la formation politique, le bilan du CNRD « est totalement négatif ».
Le 5 septembre 2021, les Guinéens se sont réveillés avec un nouvel homme fort aux commandes du pays. Le colonel d’alors, Mamadi Doumbouya leur était encore inconnu. Mais ils retenaient déjà du soldat son formidable défilé avec une unité des forces spéciales lors de la célébration de l’an 60 de l’indépendance de la Guinée.
De cette date à nos jours, 3 années se sont écoulées. Depuis quelques jours déjà, des commentaires favorables au pouvoir inondent la télévision nationale, vantant le bilan élogieux du CNRD.
« Il n’y a rien de positif dans leur règne. Leur bilan est totalement négatif », fustige Marc Yombouno avant d’accuser en ces termes : « ils ont détruit le développement amorcé par notre régime ».
Selon l’ancien ministre du Commerce, il n’y a « pas un seul domaine où ça va avec le régime actuel ». Il enfonce le clou en indiquant que « la liberté d’expression a été complètement enterrée », et que « deux leaders de la société civile sont kidnappés et gardés dans un lieu tenu secret depuis près de deux mois ».
Pour Marc Yombouno « c’est du jamais vu dans notre pays depuis la fin du premier régime guinéen ».
Il rappelle qu’à l’époque du RPG au pouvoir « jamais un acteur public n’a été arrêté sans que la cause et son lieu de détention ne soient communiqués ».
Cette année, le CNRD se prépare à souffler sa troisième bougie sans son Président. Le général Mamadi Doumbouya est actuellement en Chine où il prend part au Forum sur la coopération sino-africaine qui s’est ouvert ce mercredi.
Le 5 septembre s’annonce avec d’un côté les pro CNRD qui comptent faire vibrer le pays de chants, de danses et de louanges et de l’autre les opposants à la junte qui tiennent à manifester.
