C’est après plusieurs tours d’horloge que l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi portant suppression du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), ce lundi (02.09.2024) .
Avec une assemblée dominée par la coalition Benno Book Yakaar, le texte a été rejeté par 83 députés de la majorité contre 80 voix de ceux du pouvoir.
Déjà samedi (31.08.2024), la couleur s’annonçait. En effet, la commission des lois avait rejeté le projet de loi N°11/2024 portant modification de la Constitution visant à la suppression des deux institutions jugées budgétivores.
S’appuyant sur l’article 83 de la constitution, le Président de la République avait alors convoqué les députés en session extraordinaire.
Cette réforme constitutionnelle qui devra permettre la suppression de ces deux organes législatifs vise non seulement à la rationalisation systématique des charges de l’État, l’amélioration continue du processus de décision des pouvoirs publics mais aussi s’inscrit dans le cadre de respect d’une promesse électorale faite par l’actuel régime.
Une bataille politique semble ouverte désormais avec ce rejet entre pouvoir et opposition. Alors que Bassirou Diomaye Faye a obtenu du Conseil Constitutionnel l’avis favorable de dissoudre l’Assemblée à partir de ce 12 septembre, les députés de Benno Book Yakaar comptent déposer une motion de censure ce mardi 3 septembre 2024.
Ils l’ont fait savoir à travers leur président Abdou Mbow. « Dès demain, notre groupe parlementaire va déposer une motion de censure pour faire tomber le gouvernement dirigé par un incompétent », annonce M.Mbow. Qui estime que supprimer ces institutions serait un recul. « Ce projet de loi est dès lors brutal, prématuré et injustifié », d’après lui.