Qu’en est-il réellement de la conclusion tirée par la CRIEF, l’instance judiciaire spécialement créée par le CNRD contre les infractions économiques et financières en Guinée des accusations de malversations et de corruption qui planaient jusqu’ici sur trois figures de l’ancien gouvernement de la transition ?
Une source interrogée sur la question fait une révélation surprenante. À l’en croire, la décision d’Aly Touré « est loin de la réalité ».
« Il (Aly Touré) a tout simplement reçu l’ordre de ne pas les inculper », révèle la source, ajoutant que : « L’ordre vient du général Doumbouya ».
Malgré sa promesse de tolérance zéro contre les détournements de fonds publics et la corruption, poursuit la même source, le chef de la junte militaire : « Ne veut pas que les premiers à servir d’exemple de sa promesse soient ceux qui ont ou qui gouvernement avec lui ». Le contraire, d’après toujours notre source, serait : « Une mauvaise image pour le général aux yeux des Guinéens et du reste du monde ».
Bernard Gomou, ancien Premier ministre, ainsi que Charles Wright, Ousmane Gaoual Diallo et Moussa Cissé respectivement ministres de la Justice, de l’Urbanisme et de l’Économie dans le gouvernement dissout par le général Doumbouya en février dernier, étaient dans le viseur de la CRIEF. Cette Cour de répression contre les infractions économiques et financières les soupçonnait de « malversations ». Mais la décision finale de son procureur a été le blanchiment des quatre personnalités concernées.
Une autre ancienne figure de l’équipe gouvernementale que dirigeait Bernard Gomou est toujours dans le collimateur de la CRIEF. Il s’agit de Mamadou Pethé Diallo. Ce dernier avait été arrêté et placé en garde en vue, puis soumis à un interrogatoire durant plusieurs jours dès le lendemain de son limogeage avant d’être inculpé, entre autres, de détournements et d’enrichissement illicite.
Depuis, il est en liberté conditionnelle. Mais d’après notre source, ce « n’est pas exclu que le général intervienne pour lui aussi ».