Au moment où se tient à MUNICH ( Allemagne) la 25e Conférence internationale sur le sida (du 22-07-2024 au 26-2024), le rapport de l’Alliance mondiale intitulé « Transformer la vision en réalité » révèle que les programmes ont permis d’éviter « 4 millions d’infections chez les enfants âgés de 0 à 14 ans depuis 2000 ».
À l’échelle mondiale, « les nouvelles infections à VIH chez les enfants âgés de 0 à 14 ans ont diminué de 38 % depuis 2015 et les décès liés au sida ont diminué de 43 % », renseigne le rapport.
Selon l’étude, parmi les douze pays de l’Alliance mondiale, plusieurs ont atteint une forte couverture du traitement antirétroviral à vie chez les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH. Elle relève que l’Ouganda approche « les 100 %, la République-Unie de Tanzanie 98 % et l’Afrique du Sud 97 % », le Mozambique a quant à lui « atteint une couverture de 90 % », la Zambie 90 %, l’Angola 89 %, le Kenya 89 %, le Zimbabwe 88 % et la Côte d’Ivoire 84 %, informe le Rapport.
Cependant, malgré les progrès réalisés, ni le monde ni les pays de l’Alliance mondiale ne sont actuellement en voie d’atteindre les engagements liés au VIH en faveur des enfants et des adolescents, prévient-il cependant.
Environ « 120.000 enfants âgés de 0 à 14 ans ont été infectés par le VIH en 2023, dont environ 77.000 dans les pays de l’Alliance mondiale », révèle le rapport signalant que « les décès liés au sida chez les enfants âgés de 0 à 14 ans se sont élevés à 76.000 dans le monde, les pays de l’Alliance mondiale représentant 49.000 de ces décès inutiles ».
Le rapport observe que « les taux de transmission verticale restent extrêmement élevés dans certaines localités, en particulier en Afrique de l’Ouest ». Dans le monde, sur les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, près d’un quart, soit 9,3 millions, ne reçoivent pas de traitement vital, ce qui se traduit par un décès des causes du sida par minute.
Les dirigeants se sont engagés à réduire les nouvelles infections à moins de 370 000 par an d’ici 2025, mais elles étaient de 1,3 million en 2023, soit plus de trois fois supérieures à cet objectif.
Toutefois, les progrès accomplis sont aujourd’hui menacés par la raréfaction des ressources et la multiplication des attaques à l’encontre des droits humains.
Au Sénégal, l’épidémie du sida est de type concentré avec une prévalence basse dans la population générale, mais élevée chez les populations clés les plus exposées au risque de VIH. « 41560, dont 22380 femmes et 3605 enfants de moins de 15 ans vivent avec le virus. » Sur ce nombre, 33 423 sont sous traitement antirétroviral. Les nouvelles infections sont donc en baisse, sauf chez les 15-49 ans, passant de 168 à 227 en 2022. Une baisse des décès est également notée, à 992 entre 2012 et 2022, a révélé un rapport. Le Sénégal à l’instar de la communauté internationale s’est engagé à mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030.
En Guinée, en 2023, malgré d’importants progrès réalisés, certaines lacunes subsistent en matière de dépistage et de traitement et MSF reste l’un des principaux acteurs de la lutte contre cette maladie. Aujourd’hui, tous les établissements de santé de Guinée n’offrent pas tous les soins complets et gratuits aux patients séropositifs. En raison des obstacles financiers et de la stigmatisation, de nombreux patients arrivent encore trop tard et à un stade avancé à l’unité VIH de MSF à l’hôpital Donka. Les ruptures de stock d’ARVs sont récurrentes et la chaîne d’approvisionnement est parfois défectueuse. En outre, de nombreux professionnels de la santé ne sont pas suffisamment formés à la prise en charge du VIH et de ses comorbidités. Les enfants en particulier sont confrontés à des problèmes d’accès au dépistage et au traitement du VIH. Aujourd’hui, 11 000 enfants âgés de 0 à 14 ans vivent avec le VIH et seuls 3 612 d’entre eux sont sous traitement ARVs.
Ndeye Mour Sembene