Depuis plusieurs mois, la capitale guinéenne est confrontée à un manque criard d’électricité. Les quartiers ne sont plus éclairés qu’à tour de rôle, et cela, dans un intervalle d’heures de la nuit. Tantôt de 19 h à 6 h (heure locale), tantôt de minuit à 6 h (heure locale). Un calvaire qui irrite les citoyens au point d’amener certains d’entre eux à regretter la chute d’Alpha Condé à qui ils restent reconnaissants pour les années de stabilité en électricité qu’a connues la ville.
« S’il y a une chose dans laquelle le CNRD a réussi, c’est la destruction du seul acquis du règne d’Alpha Condé, à savoir la stabilité du courant à Conakry », a dénoncé Abdoul Sidibé.
Dans les dernières années du règne d’Alpha Condé, la ville de Conakry était alimentée en courant électrique 24 h sur 24. Mais depuis le 18 décembre 2023, date à laquelle le dépôt de carburant de la Guinée a été ravagé par un incendie, c’est le contraire. Une situation qui pousse Abdoul Sow à être nostalgique du régime Condé.
« Au vu de ce qui se passe en Guinée, surtout le fait qu’on ait presque plus d’électricité, j’aurais aimé qu’Alpha Condé reste au pouvoir. Je regrette sa chute. À son temps, on avait même oublié les délestages. Il y avait du courant 24 h sur 24. Quand ça coupait, ça revenait quelques minutes après. Mais actuellement, on n’a pas de courant. Pas du tout », a-t-il réagi.
Partout à Conakry, l’on est unanime que les délestages sont redevenus un quotidien. Mais contrairement à beaucoup d’autres citoyens, certains n’y voient aucune responsabilité du CNRD.
« Le CNRD n’est pas responsable des délestages que nous vivons. Les gens oublient qu’au temps d’Alpha Condé, on était servi en courant par un bateau turc à certaines périodes. Les barrages de Kaleta et de Souapiti que les gens prennent comme un acquis du régime d’Alpha Condé ne sont que des infrastructures qui ne fonctionnent normalement que s’ils ont la quantité d’eau nécessaire », a-t-il expliqué.
La société nationale qui gère l’électricité en Guinée avançait la baisse d’eau dans les barrages de Kaleta et de Souapiti comme principale cause des délestages actuels. Mais depuis le début de la saison des pluies, parallèlement au premier argument, d’autres résonnent souvent. Ils vont des pannes techniques au manque de moyens matériels et financiers.