C’est la triste nouvelle ce mercredi en Guinée. L’ancien chef d’état-major général des armées du pays est mort en détention alors qu’il purgeait une peine de 5 ans pour « désertion » et « détention illégale d’armes ». Il avait été récemment condamné par le Tribunal militaire de Conakry. Les autorités judiciaires parlent d’arrêt cardiaque comme cause de son décès. Ce que son avocat balaie d’un revers de main. Me Lancinet Diabaté assure que son client n’avait pas de problème de santé.
Au-delà de sa condamnation, l’officier avait été rétrogradé de général à colonel. Il est décédé depuis le 22 juin 2024, mais c’est dans la nuit du 25 au 26 du même mois, soit quatre jours après, que le tribunal militaire de Conakry a confirmé la triste nouvelle.
Les réactions sur les raisons de son décès commencent déjà à tomber. L’une d’elles est de l’avocat du défunt. « On peut croire à tout sauf à une mort naturelle », réagit maître Lancinet Diabaté. D’après lui, le désormais regretté ancien chef d’état-major général des armées en Guinée « ne souffrait de rien ».
« Il était bien portant. Pendant toute la période de l’enquête jusqu’au procès, il n’a jamais dit qu’il souffrait d’une quelconque maladie. Il était bien portant et nous disait qu’il était serein. On a été abasourdi d’apprendre qu’il est mort d’une mort naturelle », ajoute l’avocat.
Me Lancinet Diabaté n’est pas le seul à douter de la version des autorités sur la cause avancée du décès en détention du général Sadiba Koulibaly. Rafiou Sow du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP) et ancien proche collaborateur de l’opposant Cellou Dalein Diallo la trouve aussi floue.
« Pour nous, ce n’est pas clair. Un tel officier ne peut pas perdre la vie quelques jours seulement après sa condamnation. Nous n’avons pas confiance au communiqué du Tribunal militaire. Quel que soit ce qu’a fait le général Sadiba Koulibaly, il ne méritait pas un tel sort », dit le jeune politicien.
Après son limogeage du poste de chef d’état-major général des armées, le général Sadiba Koulibaly avait été nommé chargé d’affaires à l’ambassade de Guinée à Cuba. C’est pour être revenu à Conakry sans autorisation de sa hiérarchie qu’il avait été arrêté et condamné à 5 ans de prison ferme.