La répression de l’homosexualité s’étend sur toute la RDC

En RDC, alors que le ministre de la Justice avait souhaité que seuls ceux qui font l’apologie de ces pratiques contre nature soient poursuivis, le procureur général Firmin Mvonde, le numéro 1 des magistrats débout de l’ordre judiciaire congolais s’est attaqué aux pratiquants.

Il a ordonné aux procureurs généraux des cours d’appel de toutes les circonscriptions judiciaires du pays, ce (19-06-2024) y compris les plus éloignées comme Kisangani et Lubumbashi, situées à environ 2300 km de Kinshasa, la capitale, d’engager des poursuites « contre les auteurs des pratiques déviantes à caractère sexuel et homosexuel, ainsi que les auteurs des nuisances sonores ». Il estime que ces pratiques sexuels portent atteinte aux bonnes mœurs.

« La loi étant mise à l’épreuve, il sied de la faire triompher », explique-t-il, affirmant qu’il en « va de la sérénité dont le pays a besoin ».

Cette décision intervient seulement quatre jours après la récente missive adressée par le nouveau ministre de la justice, Constant Mutamba, auprès dudit procureur général, Firmin Mvonde Mambu, alors que la RDC ne pénalise pas l’homosexualité et que les relations sexuelles consenties entre adultes n’y constituent pas une infraction, ni un délit selon la loi en vigueur.

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Dans son courrier, le procureur général évoque sans détour la mise en œuvre d’une « répression » qu’il souhaite « responsable » et « méthodique »pour désamorcer toute « résistance », tout en faisant allusion aux personnes LGBT+ en utilisant des formules sibyllines lorsqu’il mentionne les « phénomènes sociaux ».

L’objectif de cette injonction avec obligation d’exécution est d’offrir une « quiétude » à la population congolaise, aux moyens de « campagnes de sensibilisation », même si cet amalgame troublant entre homosexuels et auteurs de tapages nocturnes ne laisse guère de doute.

Plusieurs sources judiciaires affirment cependant que des homosexuels et auteurs d’autres pratiques jugées déviantes ne peuvent être condamnés que pour « atteinte à la pudeur et attentat aux bonnes mœurs » à une seule condition : celle de pratiquer l’acte en public ou d’en faire l’apologie.

Ndeye Mour Sembene

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