Quand les équipes de l’ONU ont enfin franchi les ruines d’El Fasher, elles ont découvert une ville qui ne respire plus. « Un fantôme », souffle Denise Brown, coordinatrice humanitaire, après quelques heures sur place. Ce qu’elle a vu : des rues désertes, des maisons éventrées, des regards perdus. Une ville transformée en « scène de crime ».
Des survivants au bord du gouffre
Dans ce silence pesant, des familles survivent sans eau, sans nourriture, sans soins. Des enfants fouillent les décombres pour trouver de quoi manger. Beaucoup n’ont plus la force de pleurer. « Nous n’avons rien, même pas de quoi enterrer nos morts », confie une femme, les yeux rougis par la poussière et le chagrin.
La faim est partout. Le prix du sorgho a explosé, et les rares sacs de farine sont devenus des trésors. Des mères réduisent leurs repas pour nourrir leurs enfants. Mais comment nourrir quand il n’y a plus rien ?
La peur comme quotidien
Les témoignages parlent de violences indicibles : viols, exécutions sommaires, enrôlements forcés. Des crimes qui laissent des cicatrices invisibles, mais profondes. « Chaque nuit, nous prions pour voir le matin », murmure un jeune homme, réfugié dans une école détruite.
Un appel au monde
Denise Brown le répète : « Nous devons agir. Maintenant. » Car derrière les chiffres, il y a des vies suspendues, des enfants qui rêvent encore malgré la faim, des familles qui refusent d’abandonner l’espoir. Mais le temps presse. Si rien ne change, El Fasher ne sera bientôt plus qu’un souvenir.







