Reconnu mi-juillet par l’Unesco comme patrimoine mondial de l’humanité, l’archipel des Bijagos, au large de la Guinée-Bissau, fait face à une avancée préoccupante de la mer. Ce site d’exception, riche d’une biodiversité unique — tortues marines, hippopotames, lamantins, requins, raies et près de 850.000 oiseaux migrateurs — voit ses écosystèmes et les conditions de vie de ses habitants fragilisés.
Composé de 88 îles et îlots, dont une vingtaine seulement sont habités de façon permanente, l’archipel abrite environ 25.000 personnes vivant principalement de la pêche artisanale. Sur plusieurs îles, notamment à Bubaque, la plus peuplée, l’érosion côtière est visible : plages rétrécies, infrastructures endommagées et marchés exposés aux vagues.
Selon les autorités bissau-guinéennes, la côte recule de 5 à 7 mètres par an, entraînant une perte des mangroves et menaçant les moyens de subsistance locaux. Les causes avancées combinent effets du changement climatique, ruissellement des pluies, urbanisation non maîtrisée et pollution des littoraux.
L’Unesco et le GIEC alertent sur les risques accrus d’érosion, de sédimentation et de perte de biodiversité liés à la montée du niveau de la mer. Sur le terrain, l’Institut de la biodiversité et des aires marines protégées (Ibap) mène des actions de sensibilisation et de reboisement, mais souligne le manque de moyens et appelle à un engagement renforcé de l’État pour préserver ce patrimoine naturel et culturel menacé.







