À la veille du scrutin présidentiel historique en Guinée, l’effervescence est palpable au sein de la diaspora établie au Sénégal. Pour les milliers d’électeurs appelés aux urnes au Sénégal ce dimanche 28 décembre, l’enjeu est de taille : clore quatre années de transition militaire initiées par le coup d’État de septembre 2021.
Dans les rues de Dakar, le nom du général Mamadi Doumbouya est sur toutes les lèvres. Candidat indépendant après avoir longtemps assuré qu’il ne briguerait pas la magistrature suprême, le président de la transition semble jouir d’une forte cote de popularité parmi les ressortissants guinéens. Ses partisans saluent un bilan porté par des réformes structurelles et une volonté de « redonner sa dignité » à la Guinée.
« Je suis à 100 % pour Doumbouya ! Non seulement c’est mon « petit frère », mais il travaille. Des changements sont notés dans toutes les communes ; chaque Guinéen voit la différence », s’enthousiasme un électeur.
Rayhanatou Diallo, vendeuse de cacahuètes rencontrée au marché Tilène de Dakar, embouche la même trompette : « Doumbouya seul ! C’est pour lui que je voterai dimanche et personne d’autre. »
Cependant, derrière cet enthousiasme se cache une réalité logistique criante : la distribution des cartes d’électeur. Malgré l’ouverture de points de retrait dans les missions diplomatiques, de nombreux citoyens déplorent des lenteurs administratives et des dysfonctionnements majeurs.
Des milliers de Guinéens au Sénégal n’ont toujours pas reçu le précieux sésame pour voter ce dimanche. À l’image de M. Barry, vendeur de fruits : « Ce sera très difficile de voter, car la plupart d’entre nous n’ont pas reçu leurs cartes. Comment voter dans ces conditions ? », regrette-t-il.
Certains électeurs rapportent n’avoir jamais été contactés après leur recensement, craignant une mise à l’écart involontaire. Cette situation alimente les critiques de l’opposition, dont les principaux leaders ont été écartés de la course par la Cour suprême, ne laissant que neuf candidats en lice.
Suivie de très près, cette élection est perçue comme un test crucial pour la consolidation démocratique en Afrique de l’Ouest. Si la victoire du général Doumbouya est largement anticipée par les experts, le véritable défi résidera dans le taux de participation et la capacité des autorités à garantir un scrutin inclusif, malgré les couacs organisationnels observés au sein de la diaspora.







