Dimanche, la Guinée élit son prochain président, censé refermer la transition ouverte après le coup d’État du 5 septembre 2021. Mais le scrutin, marqué par l’absence des figures majeures de l’opposition et des restrictions des libertés, semble promis au général Mamadi Doumbouya, chef de la junte. Voici cinq choses à savoir sur la Guinée.
1. Un pays précurseur des indépendances
En 1958, la Guinée devient le premier État francophone d’Afrique à dire « non » à la Communauté franco-africaine proposée par Charles de Gaulle. « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », lance Ahmed Sékou Touré, qui dirigera le pays d’une main de fer pendant 26 ans. Cette rupture historique a marqué la trajectoire politique guinéenne, longtemps dominée par des régimes autoritaires.
2. De la parenthèse démocratique au retour des militaires
Après des décennies de dictature, la première élection pluraliste en 2010 porte Alpha Condé au pouvoir. Mais son renversement en 2021 par Mamadi Doumbouya replonge le pays dans une transition militaire. Initialement engagée à rendre le pouvoir aux civils, la junte a interdit les manifestations depuis 2022, poursuivi des opposants et verrouillé le jeu politique. Doumbouya se présente à la présidentielle, sans concurrence sérieuse.
3. Justice et zones d’ombre
La transition a permis un procès historique : en 2024, l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara est condamné à 20 ans pour le massacre du stade de Conakry en 2009 (156 morts, 109 femmes violées). Mais sa libération en 2025 après une grâce présidentielle pour raisons de santé a ravivé les critiques sur l’impunité.
4. Richesses minières, pauvreté persistante
Avec ses gisements de bauxite, d’or et surtout de fer, la Guinée est un géant minier. Le projet Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde, a enfin démarré en novembre avec la construction d’un corridor ferroviaire de 670 km. La Banque mondiale prévoit une croissance robuste (5,7 % en 2024), mais 52 % des Guinéens vivent avec moins de 3,65 dollars par jour. Les recettes minières profitent peu à la population.
5. Défis sociaux et sanitaires et le souffle mandingue…
La Guinée reste l’un des pays où l’excision est la plus pratiquée : 95 % des femmes de 15 à 49 ans sont concernées. Elle garde aussi la cicatrice de l’épidémie d’Ebola (2013-2016), qui a tué 2 500 personnes dans le pays.
Berceau de la musique mandingue, la Guinée a offert au monde des artistes comme Mory Kanté, auteur du tube « Yéké Yéké » en 1987.







