La justice française a ouvert une enquête pour « vol en bande organisée au profit d’une puissance étrangère » ce vendredi 19 décembre après la disparition de stocks d’uranium sur le site de la Somaïr (Arlit), une mine historiquement exploitée par le groupe français Orano.
Une affaire qui cristallise les tensions entre Paris et Niamey.
Fin novembre, Orano avait déjà donné l’alerte, dénonçant un convoi de minerai ayant quitté le site sans son autorisation. Le groupe avait alors fermement condamné cette opération dont il n’était pas l’initiateur.
Un bras de fer autour des ressources naturelles
Depuis le coup d’État de juillet 2023, l’uranium est au cœur d’une bataille diplomatique et économique entre les deux pays.
En juin dernier, les autorités nigériennes ont annoncé la nationalisation de Somaïr, dont Orano détenait jusqu’alors 63,4 %. Le général Abdourahamane Tiani affirme le droit « légitime » du Niger de disposer de ses ressources et de les vendre librement sur le marché international.
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Niamey ne cache pas son intention de se détourner de la France au profit de partenaires comme la Russie ou l’Iran. Le stock en question représente environ 1 300 tonnes de concentré d’uranium, pour une valeur marchande estimée à 250 millions d’euros.
Cette « disparition » intervient alors qu’un tribunal arbitral avait récemment donné raison à Orano, interdisant formellement au Niger de vendre la production de la Somaïr.







