Le Sénégal applique désormais le principe strict de réciprocité : aucune extradition de ressortissants français ne sera effectuée tant que la France ne coopérera pas sur les dossiers demandés par Dakar. Ce blocage est symbolisé par l’affaire Madiambal Diagne, patron de presse sénégalais visé par un mandat d’arrêt international et actuellement en France.
Qu’est-ce que l’extradition ?
C’est la procédure par laquelle un État livre l’auteur d’une infraction à un autre pays pour qu’il y soit jugé ou qu’il y purge sa peine. En théorie, cela concerne les étrangers pour des faits précis.
Mais il existe des obstacles majeurs :
On n’extrade pas un réfugié, ni une personne dont la santé est trop fragile.
On respecte également le droit à la vie privée et familiale.
C’est un long parcours qui exige :
Une demande diplomatique ;
Un avis judiciaire des tribunaux ;
Une décision politique finale (décret du gouvernement).
Pourquoi ce différend diplomatique ?
Le Sénégal réclame l’extradition de Madiambal Diagne pour des soupçons de malversations financières. Cependant, la justice française a reporté sa décision à début 2026, invoquant la nécessité d’obtenir des compléments d’information et le respect de la séparation des pouvoirs.
Face à ce qu’elle juge être un manque de coopération, la ministre de la Justice, Yassine Fall, a annoncé la suspension des extraditions vers la France. Pour Dakar, c’est une question de souveraineté ; pour les avocats de la défense, c’est un « chantage diplomatique ».
L’extradition n’est donc pas seulement un acte juridique ; elle est au cœur de l’équilibre des forces entre les nations.







