Le débat budgétaire à l’Assemblée Nationale a souligné l’urgence de désencombrer les villes. Lors du vote du budget du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique ce mercredi, les députés ont appelé le ministre à adopter une stratégie durable pour améliorer la sécurité urbaine.
Devant Mouhamadou Bamba Cissé, les parlementaires ont unanimement dénoncé la dégradation de l’espace public dans les grandes villes. Selon eux, les trottoirs sont jugés « occupés à 80% », et les axes stratégiques transformés en « marchés spontanés ».
L’encombrement n’est plus seulement un problème d’ordre public, mais un « problème de sécurité humaine », car le piéton est contraint de circuler au milieu des ordures, des charrettes et des étals ont t’ils indiqué.
Inefficacité des déguerpissements
La nécessité d’agir est reconnue, mais la méthode actuelle est vivement critiquée pour son inefficacité à long terme. Les interventions sont perçues comme des « effets d’annonce sans suivi ». La question posée est : « On dégage aujourd’hui, et dans deux semaines tout revient. Où est la politique durable ? »
Les opérations sont dénoncées comme étant « brutales » ou menées « sans concertation ».
Les députés réclament des zones de recasement opérationnelles, une stratégie de communication préalable et une meilleure coordination entre tous les services et collectivités.
Réponse du Ministre de l’Intérieur
M. Cissé a défendu la nécessité du désencombrement, le qualifiant d' »obligation sécuritaire ». Il a affirmé par ailleurs que les opérations ont déjà permis de fluidifier des axes clés comme les marchés, les gares et de réduire les risques d’accidents.
Selon lui, le travail est mené « progressivement, quartier par quartier » en collaboration avec les collectivités, assurant qu’il n’est « pas question d’improviser » et que « la concertation précède désormais chaque opération majeure ».
L’action est menée « pour la sécurité » des populations, et non contre elles, a t’il ajouté.






