La déclaration de Filipe Nyusi contredit frontalement la position annoncée mardi 2 décembre par la Commission électorale nationale de Guinée-Bissau, qui affirmait ne pas être en mesure de publier les résultats du scrutin.
« En Guinée-Bissau, les élections se sont bien déroulées et il y a un vainqueur. Ou, pour être un peu plus modeste, il y a des résultats, et ces résultats doivent être publiés. On ne peut pas l’éviter », a déclaré l’ancien président du Mozambique, par ailleurs chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) à Bissau, rapporte la RFI.
Selon lui, rien ne justifie une rétention des résultats. « À quoi bon l’éviter ? Sinon, à quoi bon avoir accepté la tenue de ces élections ? Il n’y a eu aucun problème jusqu’à la fermeture de la dernière urne, jusqu’à ce qu’elles soient toutes scellées. Il y a donc bel et bien des résultats, et ils doivent être publiés », a insisté Filipe Nyusi.
Ces propos ont immédiatement suscité une vive réaction de l’équipe de campagne du président sortant Umaro Sissoco Embaló. Pour Jose Paulo Semedo, porte-parole du camp présidentiel, la déclaration du chef de la mission d’observation de l’UA est « inopportune, malheureuse et dangereuse ».
« La Commission électorale a clairement indiqué qu’elle n’était pas en mesure de proclamer les résultats. Filipe Nyusi remet en cause cette position alors que la CNE a expliqué que du matériel électoral avait été confisqué par des hommes armés et cagoulés, juste avant la vérification des procès-verbaux », a-t-il précisé.
Paradoxalement, Umaro Sissoco Embaló réclame, lui aussi, la proclamation des résultats. Son équipe aurait même adressé une lettre à la Commission nationale électorale dans ce sens. « Le problème réside dans le fait que les déclarations de Filipe Nyusi contredisent celles de la Commission électorale », a conclu Jose Paulo Semedo.







