Une restructuration de la dette extérieure du Sénégal apparaît « de plus en plus probable » à partir du second semestre 2026, selon une note publiée jeudi par Bank of America Global Research.
Le pays d’Afrique de l’Ouest fait face à des difficultés majeures pour gérer plusieurs milliards de dollars de dettes non déclarées par l’administration précédente. Dans le même temps, des négociations prolongées sont en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue de la mise en place d’un nouveau programme de prêt destiné à renforcer et stabiliser les finances publiques.
D’après Bank of America (BofA), la relative solidité actuelle des marchés régionaux de la dette pourrait permettre au Sénégal de se maintenir à court terme sans appui direct du FMI. Toutefois, cette marge de manœuvre risquerait de disparaître d’ici la seconde moitié de 2026.
« Pour couvrir les besoins de financement de 2026, il faudrait lever 40 % de fonds supplémentaires par rapport à 2025, ce qui ne nous semble pas crédible », indique l’institution américaine.
La banque estime par ailleurs que la valeur de recouvrement probable de la dette s’établirait autour de 40 dollars pour 100 dollars de valeur nominale avant toute restructuration.
Selon ses estimations, le Sénégal aurait contracté en 2025 des instruments financiers appelés swaps de rendement total pour un montant compris entre 750 millions et 1 milliard de dollars. Ces opérations seraient garanties par une dette intérieure équivalant à 1,3 à 1,5 fois leur valeur.
Ces instruments comprennent souvent des clauses de déclenchement automatique, pouvant contraindre au remboursement immédiat, notamment en cas de dégradation de la note souveraine du pays. Selon Bank of America, une telle éventualité exercerait « une pression considérable » sur les finances nationales et pourrait accélérer un processus de restructuration de la dette.







