La famille de l’opposant camerounais Anicet Ekane a refusé l’autopsie programmée le mardi 2 décembre par les autorités, au lendemain de l’annonce de sa mort en détention, qui a provoqué une vive émotion dans l’opinion. Le corps du septuagénaire se trouve depuis lundi à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé.
Selon l’un des avocats de la famille, Me Hippolyte Meli, l’examen était prévu à 10 heures, mais la démarche est jugée « précipitée » et insuffisamment encadrée. « Le décès a été constaté hier et le cadre des enquêtes annoncées reste inconnu. Cette précipitation nous inquiète », a-t-il déclaré. Les proches d’Anicet Ekane s’opposent également à une autopsie confiée à des médecins désignés par les autorités, estimant qu’elle ne garantit pas l’impartialité, celles-ci étant impliquées dans sa détention.
La famille réclame désormais une contre-expertise réalisée par des médecins indépendants qu’elle entend désigner elle-même et sollicite l’appui de deux avocats inscrits au Barreau de Paris, Me William Bourdon et Me Julie Jukic, afin de faire la lumière sur les circonstances exactes du décès.
Arrêté le 24 octobre, Anicet Ekane souffrait d’une insuffisance respiratoire, selon ses avocats, qui avaient à plusieurs reprises alerté sur la dégradation de son état de santé en détention. Depuis l’annonce de son décès, de nombreuses réactions consternées ont été enregistrées.






