La situation politique en Guinée-Bissau suscite de l’inquiétude au sein des Nations unies. La Commission nationale électorale (CNE) est techniquement incapable de publier les résultats du scrutin du 23 novembre et les autorités militaires n’ont pris aucun engagement clair concernant la libération des détenus politiques, a alerté lundi Leonardo Santos Simão, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.
« La CNE a indiqué qu’elle n’est pas en mesure de publier les résultats faute de données complètes issues du processus électoral. Aucune garantie n’a non plus été fournie quant à la préservation de ces informations essentielles », a déclaré M. Simão à l’issue d’une réunion entre une mission de la Cédéao et la commission électorale.
Les résultats provisoires, initialement attendus le 27 novembre, n’ont pas été proclamés en raison du coup d’État mené par le général Horta N’Tam, qui a suspendu l’ordre institutionnel.
S’agissant des personnalités politiques arrêtées, le diplomate onusien a indiqué que « les autorités militaires se sont limitées à promettre qu’elles informeraient la Cédéao, cas par cas, des décisions prises, sans fournir de calendrier ni d’engagement ferme ».
La délégation de la Cédéao, conduite par le président sierra-léonais Julius Maada Bio, s’est entretenue avec les autorités militaires afin d’évoquer le retour à l’ordre constitutionnel et la publication des résultats électoraux. Le ministre bissau-guinéen des Affaires étrangères, João Bernardo Vieira, a assuré que les données électorales seraient rendues disponibles et que des démarches étaient en cours concernant les personnes détenues.
Les nouvelles autorités justifient leur prise de pouvoir par la volonté d’éviter « un conflit de grande ampleur » et ont annoncé une période de transition d’un an, qui devra être examinée lors du prochain sommet des chefs d’État de la Cédéao, prévu le 14 décembre.







