À l’hémicycle ce vendredi, pour la séance des questions d’actualité au gouvernement, le Premier ministre a éclairé l’opinion sur la confusion autour d’une mainmise de l’exécutif sur les décisions judiciaires. Une posture saluée par le président du Forum du Justiciable, Babacar Ba, qui rappelle avoir toujours prôné une reddition des comptes dans la rigueur des principes.
Pour Ousmane Sonko, la séparation des pouvoirs est un principe tangible de son gouvernement. « J’ignore pourquoi les dossiers sont lents. L’exécutif ne se mêle pas de la justice », a déclaré le chef du gouvernement.
La reddition des comptes doit se faire selon les principes qui gouvernent un État de droit, explique le président du Forum du Justiciable qui se dit en accord avec le Premier ministre sur cette clarification. Le citant, il indique que cette reddition ne doit pas être appliquée de manière qu’« on enferme des gens en prison, qu’on les retienne dans les liens de la détention pour aller chercher des preuves ». Cela relève selon lui d’une contradiction avec les principes d’un bon procès pénal.
Devant les députés, le chef du gouvernement a précisé le rôle essentiel de l’État pour le bon fonctionnement de la justice et celui du service public, un devoir institutionnel, rappelle-t-il.
« La clarification d’Ousmane Sonko vient aujourd’hui à point nommé… »
Cette mise au point intervient dans un contexte où une grande partie de l’opinion et certains députés de la majorité ne cessent de déplorer la lenteur des procédures administratives et financières.
Toutefois, pour Babacar Ba, la perception est importante. Selon lui, Ousmane Sonko a prêté le flanc dans certaines de ses déclarations préalables. C’est le cas lorsque, à propos de Farba Ngom, Ousmane Sonko disait que les législatives de 2024 seraient sa dernière, ou quand il déclarait au sein de l’hémicycle : « Si je dis au ministre de la Justice de poursuivre telle personne, il la poursuivra ».
« La clarification d’Ousmane Sonko vient aujourd’hui à point nommé pour beaucoup qui pensaient qu’il y avait une mainmise de l’exécutif », estime-t-il.
« 600 dossiers pour 18 millions d’habitants »
Concernant la lenteur des décisions de justice, le président du Forum du Justiciable a relevé des facteurs liés au déficit de magistrats et d’ordre politique qui en seraient à l’origine.
Pour lui, ces problèmes, longtemps soulevés, peinent à trouver des solutions. « 600 dossiers pour 18 millions d’habitants », révèle-t-il.
Concernant le facteur politique, le juriste trouve incompréhensible la détention d’une personne en prison pendant une année sans être jugée : « C’est comme si on retenait les gens en prison pour les empêcher de mener des activités politiques », conclut M. Ba. »







