Depuis quelques années, l’Afrique connaît une recrudescence des coups d’État militaires, particulièrement en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel. Mali (2020), Burkina Faso (2022), Niger (2023), Guinée (2021), Gabon (2023)… Et la Guinée-Bissau est venue s’ajouter à cette longue liste le 26 novembre 2025. Chaque putsch soulève la même question : renversement stratégique ou symptôme d’une crise systémique ?
Un phénomène en hausse
Entre 1960 et 2000, l’Afrique était déjà le continent le plus touché par les coups d’État. Après une relative accalmie dans les années 2000, la tendance repart à la hausse depuis 2020. Les militaires justifient leurs actions par l’incapacité des gouvernements civils à assurer la sécurité face au terrorisme, à lutter contre la corruption et à préserver la souveraineté nationale.
Une arme contre qui ?
Ces coups d’État visent d’abord les élites politiques accusées d’échec. Mais ils s’inscrivent aussi dans une dynamique géopolitique : rejet des anciennes puissances coloniales, notamment la France, et rapprochement avec de nouveaux partenaires comme la Russie ou la Chine. Les putschistes se présentent comme des « libérateurs » face à l’ingérence étrangère, ce qui leur vaut parfois un soutien populaire initial.
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Conséquences contrastées
À court terme, ces renversements peuvent susciter l’espoir d’un changement. Mais à long terme, ils fragilisent les institutions, isolent les pays sur la scène internationale et entraînent des sanctions économiques. Dans le Sahel, la promesse de restaurer la sécurité reste largement non tenue, et la menace terroriste persiste.
Arme fatale ou symptôme ?
Plutôt qu’une arme fatale, les coups d’État apparaissent comme le symptôme d’un malaise profond : absence d’alternance démocratique, faiblesse des institutions, et tensions géopolitiques exacerbées par la compétition entre puissances. Sans réformes structurelles, ces putschs risquent de plonger les États dans une instabilité chronique.
Les coups d’État ne sont pas une solution durable. Ils révèlent l’urgence de repenser la gouvernance, de renforcer les institutions et de restaurer la confiance entre dirigeants et populations. Faute de quoi, l’Afrique pourrait rester prisonnière d’un cycle sans fin de ruptures violentes.







