Après plus de trente ans de guerre civet d’instabilité, la capitale somalienne connaît un véritable boom de la construction. Gratte-ciel, lotissements modernes, routes asphaltées et projets d’infrastructures transforment le visage d’une ville longtemps associée à la violence et au chaos.
Un paysage urbain en pleine mutation
Depuis 2020, Mogadiscio voit s’élever des milliers de bâtiments neufs. Les autorités locales estiment que plus de 6 000 constructions ont été réalisées en cinq ans. En octobre 2024, un projet ambitieux de 50 000 logements a été lancé dans le quartier de Kaaraan, financé par des entrepreneurs locaux et la diaspora. Parallèlement, le programme « New Mogadisho » prévoit la modernisation de l’aéroport, du port et la création d’une zone économique spéciale.
Sécurité et confiance retrouvées
Ce renouveau s’explique en partie par une amélioration notable de la sécurité. Les attaques d’al-Shabab ont chuté de près de 80 % depuis 2023, grâce à des opérations militaires et à la mise en place de checkpoints renforcés. Cette stabilité relative encourage les investissements et redonne confiance aux habitants.
La diaspora, moteur du développement
Les remises de fonds envoyées par les Somaliens à l’étranger dépassent 1,5 milliard de dollars par an, alimentant la construction et le commerce. Les autorités cherchent à canaliser ces flux vers des projets structurés, via des « diaspora bonds » et des partenariats public-privé.
Des défis persistants
Malgré ce boom, Mogadiscio reste confrontée à des problèmes majeurs : urbanisation non planifiée, embouteillages, manque d’assainissement et expulsions forcées. Plus de 700 000 déplacés internes vivent dans des conditions précaires, et les inégalités sociales s’accentuent. Les femmes, bien que de plus en plus présentes dans le secteur du bâtiment, ne représentent encore que 5 % des ingénieurs.
Une renaissance fragile
Ce dynamisme urbain incarne l’espoir d’une Somalie tournée vers l’avenir. Mais la réussite dépendra de la capacité des autorités à garantir la sécurité, planifier le développement et inclure les populations vulnérables. Mogadiscio se reconstruit, mais la paix durable reste le véritable chantier.







