Le gouvernement congolais renforce sa stratégie visant à couper les sources de financement des groupes armés actifs dans l’Est du pays. Le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a prolongé de six mois le classement « rouge » de 38 sites miniers situés au Nord et au Sud-Kivu, une mesure qui interdit toute exploitation ou commercialisation de minerais issus de ces zones.
Cette décision, initialement prise en février 2025 et ciblant notamment les territoires de Masisi et de Kalehe sous influence du M23, vise à tarir les revenus tirés du commerce illégal des ressources minières. Selon la MONUSCO, les rebelles imposent des taxes pouvant générer jusqu’à 800 000 dollars par mois, sans compter les ventes illicites liées à la mine d’or de Twangiza, estimées à 70 millions de dollars depuis mai 2025.
Malgré ces restrictions, la contrebande persiste : un rapport onusien révèle que les minerais 3T provenant des zones contrôlées par le M23 sont systématiquement mélangés à la production rwandaise avant exportation. Environ 686 tonnes auraient ainsi quitté clandestinement la région depuis janvier 2025.
En durcissant le contrôle des sites miniers, Kinshasa entend réduire considérablement les ressources financières de la rébellion et renforcer sa lutte contre l’économie de guerre qui alimente l’insécurité à l’Est du pays.







