Duel Embalo – Dias : qu’est-ce qui va changer pour le Sénégal ?

La Guinée-Bissau élit ce dimanche 23 novembre son nouveau président, un scrutin suivi de près au Sénégal, voisin directement concerné par la stabilité politique bissau-guinéenne, notamment en lien avec le conflit en Casamance.

Peu de changements attendus dans les relations bilatérales

Selon le journaliste sénégalais Mamadou Thior, que ce soit Umaro Sissoco Embaló ou Fernando Dias Dacosta qui l’emporte, l’élection ne devrait pas bouleverser la relation entre Dakar et Bissau.

« Il n’y aura pas grand-chose qui va changer. Les relations entre les deux pays dépassent la personne élue », affirme-t-il.
Il rappelle que ces liens sont anciens et robustes : le Sénégal est intervenu en Guinée-Bissau durant la guerre civile, et les deux pays coopèrent étroitement depuis des décennies, malgré les alternances politiques.

Fin du repli du MFDC : un acquis irréversible

L’arrivée d’Embaló avait permis de fermer les anciens refuges du MFDC en Guinée-Bissau. Pour Mamadou Thior, ce tournant ne peut plus être remis en cause :

« Il ne peut pas y avoir de retour en arrière. Les acteurs privilégieront toujours la stabilité et les relations séculaires entre les deux pays. »

Une victoire de Dias pourrait-elle modifier l’équation ?

Certains s’interrogent sur l’impact d’une victoire de Fernando Dias, soutenu par Domingo Simões Pereira.
Le président du CORED rappelle que le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko est perçu comme proche de Simões Pereira, ce qui pourrait influencer subtilement la dynamique politique entre les deux capitales.

Toutefois, Mamadou Thior estime que, même si le Pastef développe une nouvelle approche du dossier casamançais, la coopération sécuritaire avec Bissau restera inchangée. L’intérêt commun demeure : maintenir une frontière stable et éviter toute résurgence rebelle.

Des liens trop profonds pour être fragilisés

En somme, même si Embaló a joué un rôle clé dans la lutte contre les bases du MFDC, l’arrivée éventuelle de Dias ne devrait pas remettre en cause l’axe Dakar–Bissau. Les relations, parfois traversées de tensions, demeurent « très étroites » et solidement ancrées.

Alioune Sow