Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé vendredi une adaptation de son dispositif diplomatique et consulaire au Mali, dans un contexte de dégradation sécuritaire persistante. Cette mesure se traduit par une réduction des effectifs, sans précision sur le nombre de personnes concernées.
Une décision en ligne avec les partenaires internationaux
Le Quai d’Orsay explique que cette décision s’inscrit « au regard du contexte et à l’instar de plusieurs de ses partenaires », citant les États-Unis et le Royaume-Uni qui ont déjà évacué leur personnel non essentiel. La France maintient toutefois ses consignes aux ressortissants : les quelque 4.000 Français présents au Mali sont invités à prévoir un départ temporaire dès que possible, en utilisant les vols commerciaux encore disponibles.
Un pays sous tension depuis plus d’une décennie
Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise sécuritaire profonde, alimentée par les violences des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda (JNIM) et à l’État islamique, ainsi que par des conflits communautaires. Ces dernières semaines, la situation s’est aggravée avec le blocus imposé par le JNIM sur les importations de carburant, paralysant l’économie du pays sahélien enclavé.
Blocus et pénuries : une économie étranglée
Malgré l’arrivée récente de camions à Bamako, certaines régions restent privées de carburant depuis des semaines. Les habitants de la capitale ne disposent que de six heures d’électricité par jour, et les files d’attente devant les stations-service s’allongent. Dans une vidéo publiée mardi, le JNIM a annoncé vouloir intensifier son blocus et considère désormais les chauffeurs de camion comme des « combattants ». Jeudi, le groupe a appelé ONG, entreprises et associations à se mobiliser contre la junte au pouvoir.
Un contexte régional explosif
Cette décision française intervient alors que la communauté internationale s’inquiète de l’extension des violences dans le Sahel. Le Mali, isolé diplomatiquement depuis la rupture avec plusieurs partenaires occidentaux, voit ses tensions internes se mêler à des enjeux géopolitiques majeurs, à quelques jours du Sommet UA-UE à Luanda où les questions de sécurité et de coopération seront au cœur des débats.
B.B







