Dans la préfecture de Siguiri, en Guinée, la crise du carburant atteint un niveau critique. Essence et gasoil se font désormais rares, paralysant progressivement les activités socio-économiques, en particulier dans les zones minières où l’impact est le plus visible. Contraints à l’ingéniosité, de nombreux usagers se tournent vers une solution pour le moins inattendue : l’huile d’arachide.
L’huile d’arachide, un carburant de survie
Pour continuer à faire fonctionner leurs véhicules et engins, des habitants n’ont d’autre choix que de recourir à cette alternative. « Nous n’avons pas le choix, il faut bien trouver une solution », confie un habitant de Bouré, une zone minière de Siguiri, résumant un sentiment partagé par beaucoup.
Cette pratique de fortune n’est pourtant pas sans risque. L’huile d’arachide ne peut en effet se substituer à l’essence dans un moteur classique sans adaptation. Même pour les moteurs diesel, son utilisation nécessite des ajustements techniques sous peine d’endommager gravement les équipements à moyen terme.
Un trafic frontalier pointé du doigt
Selon plusieurs sources locales, cette pénurie aiguë serait largement attribuable à un trafic de carburant organisé vers le Mali voisin. Ce commerce illégal assèche l’approvisionnement du marché local, provoquant une flambée des prix et alimentant les tensions au sein d’une population déjà vulnérable.
La crise affecte en cascade tous les secteurs : transports, activités minières, et plus globalement le quotidien des habitants. Si la situation venait à persister, elle pourrait entraîner des conséquences économiques majeures pour cette région dont l’économie repose en grande partie sur les industries extractives.
En attendant une solution durable des autorités, le recours à l’huile d’arachide symbolise la formidable capacité de résilience des populations. Mais cette alternative précaire soulève aussi avec acuité des questions cruciales de sécurité et de viabilité à long terme.
D.S.Kamara, correspondant de LNA à Conakry







