Le Bureau politique national de Pastef a tenté, le 18 novembre 2025, de donner le vernis d’une cohésion intacte à travers un communiqué sur sa rencontre avec le président Bassirou Diomaye Faye. Officiellement, la réunion, présidée par Ayib Daffé, se serait déroulée dans un « climat fraternel et constructif », et l’objectif proclamé est de « renforcer l’unité du parti et le tandem Diomaye–Sonko ». Une déclaration qui sonne comme un message rassurant pour l’opinion publique, mais qui, à la lecture attentive, révèle surtout les tensions sous-jacentes.
Les critiques de Cheikh Bara Ndiaye, député Pastef, ne laissent guère de doute : pour lui, Bassirou Diomaye Faye navigue à contre-courant des promesses du Projet de Souveraineté, auquel se réfèrent les 54 % de Sénégalais ayant voté pour le parti. Selon le député, le président Faye semble oublier ces engagements, accentuant le malaise idéologique qui traverse Pastef. La défense obstinée de Diomaye Faye sur les dossiers sensibles d’Aminata Touré et du Dr Abdourahmane Diouf illustre cette divergence de visions et la difficulté de concilier loyauté politique et attentes citoyennes.
Cette posture met en lumière des fissures plus profondes : la relation entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye n’est plus uniquement un tandem stratégique, mais un espace de tensions idéologiques palpables. Derrière le langage diplomatique du communiqué — « dynamique positive », « plan d’actions » — se cache une prudence calculée, visant à masquer des désaccords qui, s’ils venaient à s’exprimer publiquement, pourraient fragiliser le leadership de Pastef.
Enfin, si le communiqué entend projeter l’image d’un parti uni et solide, la lecture critique suggère une réalité plus nuancée : Pastef reste confronté à ses contradictions internes, entre fidélité aux leaders et respect des engagements électoraux. Une situation à suivre de près, car elle pourrait influencer l’avenir politique du parti et sa capacité à traduire ses promesses en actions concrètes pour les Sénégalais.







