La relation entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko serait traversée par de vives tensions, alimentant spéculations et inquiétudes au sein de la classe politique, de la société civile et au-delà. Tandis que certains redoutent une rupture du duo, d’autres appellent les deux leaders à dépasser leurs différends pour se concentrer sur les urgences nationales.
2029, véritable ligne de fracture
Selon Alioune Tine, fondateur d’Africa Jom Center, les désaccords exposés ces derniers jours dépassent largement la gestion de la coalition « Diomaye Président ». Pour lui, c’est l’échéance présidentielle de 2029 qui cristallise les divergences. Il estime indispensable de régler définitivement l’éligibilité d’Ousmane Sonko :
« Sonko doit être éligible pour 2029. Quelle que soit la situation. Cela réglera beaucoup de problèmes. »
Opposition et majorité réagissent
Talla Sylla, président du parti Jëf-Jël, a écrit une lettre ouverte au chef de l’État pour l’alerter sur la gravité de la situation et proposer des pistes de relance économique.
Dans le camp présidentiel, certains relativisent. Me Abdoulaye Tine estime que ces tensions relèvent de la vie normale d’une formation politique :
« La politique n’est pas linéaire. Cela ne remet pas en cause la cohésion fondamentale. »
Sonko 2029, l’autre bataille
Au Pastef, plusieurs cadres insistent sur la nécessité de préparer la candidature de Sonko pour 2029. Fadilou Keita, directeur de la CDC, a appelé à une réponse politique « forte et déterminée », tout en rappelant que l’objectif doit être la préparation du retour de Sonko dans la course.
Même conviction chez Pape Mada Ndour, ancien collaborateur du président :« Pros sera candidat en 2029. Il l’a dit, et je le crois. »
Pour rappel, Ousmane Sonko a été déclaré inéligible après sa condamnation pour diffamation dans l’affaire l’opposant à Mame Mbaye Niang.
Un bras de fer ravivé par la question de la coordination
La tension a été ravivée lorsque Bassirou Diomaye Faye a désigné Aminata Touré comme coordinatrice de la coalition, écartant de fait Aïssatou Mbodj, confirmée publiquement quelques jours plus tôt par Ousmane Sonko lors de son meeting du 8 novembre.
Sortir de l’impasse ?
Pour l’expert électoral Ndiaga Sylla, la solution passe par la préservation de l’alliance victorieuse. Il suggère même le retrait d’Ousmane Sonko de la Primature afin de garantir au président une « gouvernance sans ombrage ».
Pour l’heure, ni Bassirou Diomaye Faye ni Ousmane Sonko ne se sont exprimés publiquement sur cette supposée crise qui monopolise le débat public.







