À quelques semaines du scrutin prévu en décembre, la République centrafricaine s’apprête à vivre l’une des élections les plus incertaines depuis la fin de la transition. Trois figures dominent la scène : Faustin Archange Touadéra, président sortant en quête d’un troisième mandat ; Anicet Georges Dologuélé, opposant historique et ancien Premier ministre ; et Henri-Marie Dondra, ex-chef du gouvernement, qui incarne une alternative technocratique.
Un premier tour imprévisible
Touadéra, malgré son appareil institutionnel, affronte un contexte défavorable : critiques sur la sécurité, fractures internes au sein du MCU et contestation de la révision constitutionnelle. Dologuélé, plusieurs fois candidat malheureux, reste l’opposant le plus crédible aux yeux des partenaires internationaux. Quant à Dondra, il attire une partie des électeurs urbains et des déçus du MCU, ce qui pourrait bouleverser les équilibres.
Autour de ces trois poids lourds gravitent des candidatures secondaires, proches du MCU, qui risquent de fragmenter l’électorat présidentiel et compliquer les calculs du premier tour.
Le second tour, cœur des tensions
Un duel est quasi inévitable. Dans ce scénario, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), fer de lance de la contestation contre le troisième mandat, pourrait devenir un acteur décisif en soutenant le challenger de Touadéra. Le président sortant se retrouve ainsi isolé politiquement, malgré une forte présence institutionnelle.
Un contexte explosif
Au-delà des stratégies partisanes, la fragilité sécuritaire et institutionnelle inquiète. Groupes armés actifs, risques de contestation violente, accusations de partialité électorale et campagnes de désinformation font planer la menace d’une crise post-électorale.
Un carrefour historique
Cette présidentielle pourrait ouvrir une nouvelle ère politique ou replonger le pays dans l’instabilité. Le choix appartient désormais aux Centrafricains, mais la communauté internationale observe avec une vigilance accrue.







