L’arrivée en Afrique du Sud de 153 Palestiniens à bord d’un vol charter en provenance de Nairobi continue de susciter des interrogations et des tensions diplomatiques. Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola, a dénoncé lundi « une volonté manifeste d’expulser les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie », qualifiant l’opération de « suspecte » et « orchestrée ».
Un vol qui soulève des zones d’ombre
Les passagers, dont des hommes, des femmes et des enfants, ont été retenus plus de 12 heures à bord de l’appareil à l’aéroport de Johannesburg, faute de tampons israéliens sur leurs passeports. Après intervention de l’ONG sud-africaine Gift of the Givers, ils ont finalement été autorisés à entrer sur le territoire avec des visas provisoires de 90 jours. Vingt-trois d’entre eux ont choisi de poursuivre leur voyage vers d’autres destinations.
Le président Cyril Ramaphosa a promis d’« élucider les dessous » de cette arrivée « mystérieuse », rappelant qu’un premier vol similaire avait déjà atterri le 28 octobre avec 176 Palestiniens.
Des implications politiques majeures
Cette affaire intervient dans un contexte où Pretoria s’affiche comme l’un des soutiens les plus fermes de la cause palestinienne. L’Afrique du Sud a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice en 2023 pour « génocide » à Gaza. Si les soupçons de déplacement forcé se confirment, cela pourrait : Aggraver la rupture diplomatique avec Israël, déjà fragilisée par la procédure judiciaire, renforcer la posture internationale de Pretoria comme acteur engagé dans la défense des droits humains et polariser davantage les relations avec les pays occidentaux, notamment les États-Unis et l’Union européenne.
Une dimension humanitaire incontournable
Au-delà des enjeux géopolitiques, la situation met en lumière la détresse des Palestiniens. L’Afrique du Sud a justifié son accueil « par compassion », mais la question de l’avenir de ces réfugiés reste ouverte. L’ONG Gift of the Givers assure leur prise en charge, mais l’opacité sur l’affréteur du vol continue d’alimenter les interrogations.
Pretoria entend déterminer si ces vols constituent une opération humanitaire ou une stratégie visant à modifier la démographie palestinienne, ce qui serait contraire au droit international.







