Porté par les hydrocarbures et les produits halieutiques, le Sénégal a vu ses exportations bondir de 52 % sur les neuf premiers mois de 2025, divisant son déficit commercial par deux. Mais cette embellie intervient dans un contexte budgétaire tendu, marqué par une dette publique de 119 % du PIB et une dégradation de la note souveraine par S&P.
Le Sénégal enregistre en 2025 une performance commerciale remarquable, avec une hausse de 52 % de ses exportations sur les neuf premiers mois. Portées par les premières ventes d’hydrocarbures, les exportations ont atteint plus de 4 097 milliards FCFA, tandis que le déficit commercial a été réduit de moitié, notamment grâce à la reprise des excédents avec le Mali, l’Espagne et la Guinée.
Les importations, légèrement en hausse de 1,2 %, restent dominées par les produits pétroliers, les machines et le riz. La Chine demeure le premier fournisseur du pays. L’amélioration du commerce extérieur se traduit également par un regain de confiance des investisseurs sur le marché domestique : l’État a levé 99 milliards FCFA lors de sa dernière émission obligataire, dépassant les objectifs fixés.
Mais cette dynamique positive masque une situation budgétaire préoccupante. L’agence S&P a rétrogradé la note souveraine du Sénégal à « CCC+ », citant une dette publique qui culmine à 119 % du PIB et des besoins de financement bruts représentant près de 29 % du PIB en 2026. Avec un service de la dette extérieure estimé à 2 600 milliards FCFA et un programme du FMI toujours suspendu, Dakar fait face à un mur financier.
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L’enjeu pour 2026 sera de transformer l’embellie commerciale en levier durable de stabilisation, dans un contexte où les marges de manœuvre budgétaires restent extrêmement limitées.







